Depuis plusieurs années, la polémique sur la société multiculturelle en Flandre retient l'attention. De nombreux auteurs ont donné forme à cette discussion dans un débat public qui a eu lieu dans les quotidiens et les revues. Cette controverse est le plus souvent inconnue des francophones. Le but de cet ouvrage est de publier en français un ensemble d'essais parmi les plus marquants parus entre 1999 et 2003. Les lecteurs francophones, peu familiers avec ces discussions, découvriront un débat direct, ouvert, parfois virulent, qui cible tant les autochtones que les allochtones, tant les politiciens que les gens ordinaires. Les textes sélectionnés et introduits par Marie-Claire Foblets et Bob Van Den Broeck sont regroupés autour de quatre grands thèmes : l'intégration des immigrés, la criminalité des groupes ethniques, le droit de vote des immigrés et enfin, la politique à adopter à l'égard de l'extrême droite en Flandre.
Depuis quelques années, la présence relativement importante, en Europe, d'une population d'origine non occidentale est devenue une réalité structurelle de nos sociétés. Elle entraîne une profonde transformation des relations sociales. Les autorités judiciaires des pays d'accueil de l'immigration sont contraintes de revoir leurs politiques législatives et juridictionnelles dans le sens d'un pluralisme de traditions et de civilisations mieux adapté aux nouvelles réalités. Partant de sa pratique d'avocat, l'auteur propose une ethnographie fouillée de litiges liés au statut personnel de familles immigrées musulmanes, surtout d'origine marocaine, et portés par devant les tribunaux civils belges. Le droit international privé révèle ses limites face à certaines situations. Pour chaque cas, l'auteur fait l'inventaire des impasses juridiques spécifiques et cherche des formules qui consistent à confier aux justiciables eux-mêmes le choix de la règle de droit à leur appliquer.
Le droit de l'immigration et le droit international privé font naître des comportements juridiques nouveaux qui obligent le juriste d'adopter l'ordre juridique occidental au droit musulman. Une anthropologie du droit serait nécessaire pour comprendre l'imbrication du culturel dans la pratique juridique.