Emmanuel Filhol présente dans cet ouvrage les résultats d'une enquête. Tels les éléments d'une mosaïque, les témoignages actuels et passés font émerger à la conscience collective un drame occulté : l'internement des familles "nomades" dans des camps sur tout le territoire français pendant la Deuxième Guerre mondiale. En effet, les Tsiganes de nationalité française ou étrangère, titulaires du carnet anthropométrique, ont été assignés à résidence dès le début de la guerre, puis internés sur ordre allemand, quelques mois après la défaite, dans des camps administrés par le régime de Vichy.Les lieux de l'internement ont souvent disparu. La mémoire administrative française a systématiquement refoulé l'événement. Les victimes, contrairement à ce que l'on pense habituellement, ont cherché à se faire entendre mais elles n'y sont pas parvenues. Le journal de bord d'Emmanuel Filhol est aussi une enquête sur les limites de la démarche historique traditionnelle. Ici, les faits et les souvenirs des faits sont rétablis de façon plurielle et reconstituent ainsi un pan de la mémoire nationale. (Présentation éditeur)
A partir des lettres émouvantes écrites par des Manouches internés dans les camps français au cours de la Première et de la Deuxième Guerre mondiale, l'auteur témoigne que dans certaines situations particulières les Tsiganes illettrés sont capables de surmonter la résistance qu'ils font vis-à-vis des institutions et envers toute forme d'institutionnalisation, et qu'ils savent parfaitement recourir à l'écriture des Gadjé. Pour ce faire, il analyse la correspondance des "Romanichels" internés dans les camps de l'Alsace-Lorraine ainsi que celle des "nomades" internés dans les camps sous Vichy et l'Occupation.
Etude de l'image des Tsiganes et du monde tsigane, à travers les dictionnaires français témoigne de la vivacité des stéréotypes.
Histoire des stéréotypes désignant les Arabes et musulmans, et qui ont traversé les siècles du Moyen-Age à la guerre du Golfe.