Cet exposé traite de la dynamique de l'interaction de l'accroissement démographique et du développement, comme facteur déterminant de l'émigration dans les pays arabes du bassin méditerranéen et de la Turquie vers l'Europe. L'accent est mis sur la perception des disparités de bien-être et l'évolution des niveaux de vie entre pays de départ et de destination, conditionnant le potentiel d'émigration. L'examen des aspects socio-économiques de la période étudiée (1970-1990) et des perspectives à moyen terme (1990-2005) conduit l'auteur à conclure à une accentuation future des écarts et à la nécessité d'élaborer des solutions.
Depuis les années 1970, l'Egypte connaît une émigration importante de travailleurs majoritairement peu qualifiés qui s'est orientée d'abord vers la Libye et les pays arabes exportateurs de pétrole, puis vers l'Irak et la Jordanie. La guerre du golfe a contraint au retour un bon nombre de travailleurs migrants, ce qui met ce pays en situation difficile.
Etude du «reflux migratoire», ou retour au pays d'origine, des Egyptiens émigrés dans les pays arabes pétroliers (en particulier Irak et Arabie Saoudite), fondée sur une vaste enquête menée par le Centre National de la Population (Le Caire) en 1985. Après des données statistiques sur le volume des retours entre 1970-1986, l'auteur présente les caractéristiques des anciens émigrés (âge, sexe, lieu de naissance, niveau scolaire, qualification professionnelle etc...) les changements intervenus liés à l'expérience migratoire (mobilité professionnelle, géographique, évolution du revenu, de la consommation). Il propose enfin une évaluation du reflux migratoire pour 1985-1990.
La question de l'émigration est fréquemment évoquée en Egypte depuis l'essor du flux migratoire vers les pays pétroliers arabes au cours des années 70. Grâce à l'Enquête Egyptienne sur l'Emigration (EES) de 1985, on dispose maintenant d'informations solides sur ce sujet. Au total, 2 millions environ d'Egyptiens travailleurs et familles, ont émigré entre 1974-1985 et 1,5 million se trouvaient à l'étranger au moment de l'enquête. Un chiffre bien inférieur aux estimations courantes. Les destinations ont varié au fil des années : l'importance de la Libye et de la Jordanie a diminué en raison des problèmes politiques et économiques locaux, tandis que le Koweït et l'Arabie Saoudite accueillaient un plus grand nombre de travailleurs égyptiens. L'émigration vers l'Irak semble plus faible (500 000) que les estimations habituelles, et elle est composée presque entièrement de célibataires.
Réflexion sur la relation entre migrations et développement à l'intérieur du monde arabe, et en particulier dans les pays exportateurs de pétrole du Golfe Arabo-Persique. Analyse des raisons pour lesquelles les migrations inter-arabes ont affaibli le potentiel de développement économique régional (1970-1980), et, plus généralement des conséquences des migrations sur le développement des pays d'origine et d'emploi.
La migration de travailleurs dans les pays arabes constitue aujourd'hui un des plus important phénomène économique de ces régions. Il se développe des contradictions entre les bénéfices à court terme et les effets négatifs à long terme : cas de la République arabe du Yémen.