Les parcours résidentiels de deux générations successives d'une vingtaine de sujets issus de l'immigration algérienne et portugaise sont présentés afin d'étudier l'impact d'un pôle d'accueil tel que le bidonville de Champigny sur leur habitat ultérieur. L'enquête révèle que l'habitat précaire a joué le rôle de premier accueil pour la moitié des familles rencontrées. Le premier accès au logement social a représenté une amélioration des conditions d'habitat et une promotion sociale. Par opposition au secteur privé, et même au réseau de compatriotes, non exempt d'exploitation, il offrait des garanties appréciées. Les représentations deviennent négatives aujourd'hui, du fait, de la dégradation du bâti et de la concentration progressive dans les HLM des familles les plus pauvres, particulièrement africaines. Dans tous les cas étudiés, l'effet de réseau a joué un rôle notable, surtout dans les années soixante et soixante-dix, pour l'accession à la propriété, objectif commun à la plupart des ménages et réalisé pour près de la moitié d'entre eux. L'étude des trajectoires résidentielles complètes permet aussi de constater une relative continuité : les enfants, pour la plupart, résident à Champigny ou dans des communes limitrophes. (résumé de la publication)