La danse hip-hop est apparue aux pouvoirs publics, dans les années quatre-vingt, comme un moyen possible d'influencer si ce n'est contrôler la jeuness des quartiers populaires. la promotion de la danse hip-hop est donc devenue un volet important des « politiques jeunes ». Les auteures analysent l'évolution des rapports sociaux de sexe entrainée par l'ouverture de la pratique du hip-hop aux filles.
Cette recherche, effectuée sur un grand ensemble HLM en transformation, dans les quartiers sud de Saint-Etienne, révèle un usage sexué des espaces de socialisation, caractérisé, tant chez les filles que chez les garçons, par un " entre-soi " bien souvent limité au quartier. L'analyse des différences de genre ou des usages différenciés des lieux et des activités par les filles et les garçons est déterminée par l'âge et la génération à laquelle ces adolescents de milieux populaires appartiennent. Leurs comportements contrastent avec ceux de leurs aînés ou de leurs parents. Les rapports sociaux de sexe se jouent également au sein d'un système très contrôlé par le groupe auquel on appartient. Le cadre institutionnel où se déploient les activités des adolescents reste majoritairement masculin et révèle l'immobilisme géographique des garçons : le quartier ressource générant le quartier captif.