Après la chute du Rideau de fer, la distance géopolitique entre l'Autriche et la Slovaquie s'est sensiblement réduite et la mobilité transfrontalière est devenue un fait quotidien. Cet article fait une mise au point de la présence de frontaliers tchèques et slovaques en Autriche (statistiques, caractéristiques socio-démographiques, répartition socio-professionnelle) et analyse la géographie de la migration transfrontalière slovaco-autrichienne.
La guerre dans les pays en voie de développement et dans les pays de l'ancien bloc de l'Est a entraîné un afflux de réfugiés en Europe. Les pays de l'Union Européenne ont renforcé leur politique migratoire et restreint l'entrée des demandeurs d'asile.
En analysant 6 800 annonces passées par des étrangers dans un journal viennois (de juillet 1990 à septembre 1992), l'auteur analyse les différences de qualification ; alors que la majorité écrasante des Turcs et des immigrés des Balkans est faiblement qualifiée, la nouvelle immigration des anciens pays communistes est le fait de travailleurs qualifiés : infirmières, enseignants, médecins, techniciens, etc. Une comparaison entre qualification et emploi recherché montre l'étendue de la déqualification dans la trajectoire migratoire.
Cet article examine les données démographiques disponibles sur la migration internationale à l'intérieur de et vers l'Europe, pour les périodes 1918-1939 et 1945-1993. Dans l'entre-deux-guerres, environ 9,2 millions de personnes quittent leurs pays d'origine, pour des raisons économiques ou géopolitiques. Dans l'immédiat après-guerre (1945-1950), quelque 15,4 millions de personnes s'enfuient ou sont déplacées à l'intérieur de l'Europe. La plupart d'entre elles migrent ou sont obligées de migrer vers l'Ouest. Entre 1950 et 1992, 14 millions de personnes supplémentaires migrent d'un pays de l'Europe Centrale ou de l'Est vers l'Ouest.
L'Allemagne est le premier pays d'Europe confronté à l'accueil des réfugiés et des demandeurs d'asile en provenance d'Europe de l'Est ce qui découle d'une part de sa politique migratoire vis à vis des Aussiedler et d'autre part de sa situation géographique. En outre, elle doit faire face à une migration temporaire de frontaliers polonais et tchèques. Quant à l'Autriche elle commence à devenir à son tour un pays d'immigration.
Longtemps, l'Autriche fut vécue par les migrants comme un premier pays d'accueil ou de transit. Mais force est de constater qu'elle est devenue un lieu d'installation définitive et qu'elle connaît actuellement un accroissement de sa population étrangère. Une réalité dont l'Autriche devra tenir compte bien plus qu'elle ne l'a fait jusqu'à présent.