Enquête menée auprès de la brigade anti-criminalité d'une commune de la banlieue parisienne au début des émeutes de l'automne 2005 jusqu'en 2007. L'auteur relate le quotidien des patrouilles, la pression du chiffre, les formes invisibles de violence, la banalité du racisme et des discriminations au sein des quartiers.
Au cours des dernières décennies, les frontières du territoire français se sont refermées pour celles et ceux, désormais indésirables, en provenance des pays non communautaires, qu'ils soient travailleurs, étudiants, demandeurs d'asile, enfants ou conjoints d'étrangers. Mais parallèlement à ce phénomène d'autant plus manifeste qu'il est devenu objet de surenchère politique, d'autres frontières moins visibles se sont constituées à l'intérieur de l'espace national. Raciales, ethniques ou religieuses, elles définissent des lignes de partage que la reconnaissance tardive des discriminations et la montée de revendications minoritaires ne permettent plus d'ignorer.
Torture, abus sexuels, esclavage, les figures de la maltraitance se sont multipliées depuis deux siècles. A l'encontre d'une vision essentialiste des droits de l'homme, les auteurs tentent de rendre compte de la façon dont se sont formées les frontières de l'espace moral contemporain. Les intolérables de notre monde masquent souvent la tolérance à l'égard d'inégalités et d'injustices criantes.
L'auteur aborde la question de la discrimination du point de vue de la santé et à partir de cette question, les choix et les enjeux de notre société
Une étude a été menée en 2000 pour le compte de la DPM sur l'identification des pratiques discriminatoires dans l'accès aux soins, en France métropolitaine, à l'égard des personnes d'origine étrangère. L'étude a privilégié deux axes : un état des lieux des textes et des savoirs, à partir de l'écoute des acteurs concernés et une enquête de terrain, complétée par un analyse des appels reçus au 114. Quatre régions ont fait l'objet de cette enquête : Ile-de-France, Nord-Pas-De-Calais, Provence-Alpes-Côtes-d'Azur, Aquitaine. Des entretiens ont été menés auprès de trois types d'acteurs : administratifs, professionnels du travail social et des associatifs et auprès des responsables et écoutants du 114. L'objectif de cette étude était d'analyser le contenu et la signification des phénomènes de discrimination.
La santé est désormais au coeur de la définition du politique. Elle l'est à travers les transformations de l'action publique qu'entraîne la généralisation de la réduction des risques et du principe de précaution. Elle l'est plus encore par le développement de formes inédites de rapport à soi qu'induisent les nouveaux dispositifs de régulation des corps. Affichant pour finalité des améliorations profitables à tous et à chacun, reposant sur des méthodes épidémiologiques de mieux en mieux éprouvées, la santé publique impose des valeurs et des procédures qui semblent aller de soi et qui résistent à l'analyse. C'est ce que ce livre démontre. D'une part en s'intéressant aux cultures politiques de la santé publique, aux normes, aux savoirs, aux discours qui manifestent ses pouvoirs. Et d'autre part, en examinant ses politiques culturelles, la manière dont elle traite les individus et les collectivités auxquels elle attribue des croyances, qui s'opposent à ses propres vérités, et des résistances qui ralentissent son progrès. (d'après le résumé des auteurs)
L'auteur plaide pour une politique de connaissance responsable afin de lutter contre les inégalités sociales de santé et de donner un autre statut à l'immigré ou à l'étranger que celui d'un corps malade.
Partant d'une étude sur les mobilisations collectives, analyse de l'irrégularité dans les activités économiques et sur le marché du travail mais aussi de ses conséqueces dans le domaine de la santé. A partir d'histoires individuelles de sans-papiers, étude de la diversité des parcours qui mènent à l'irrégularité (exclusion juridique, précarisation sociale, économique et psychologique) plus grave que la simple absence de statut.
Après deux décennies de silence du système d'information sanitaire et d'inaction du dispositif de santé publique, la relation entre sida et immigration commence à sortir du régime d'exception dans lequel elle était tenue. Si elle l'est, c'est que de nouvelles manières de la penser se font jour. Premièrement, le thème du risque et des populations épidémiologiquement dangereuses s'est déplacé vers le problème de l'inégalité et des catégories sociologiquement fragilisées. Deuxièmement, l'attention jusqu'alors exclusivement portée sur la culture, les représentations et les résistances s'est élargie à une interrogation en termes de condition sociale intégrant les dimensions historiques et matérielles de la double expérience de la maladie et de la migration. Parallèlement, toutefois, deux nouveaux enjeux apparaissent. D'une part, la redéfinition des contours de la question de l'immigration sous le double effet de sa cristallisation autour des étrangers en situation irrégulière et de sa dissolution dans les groupes issus de l'immigration, les uns et les autres particulièrement exposés aux disparités en matière de santé et de soins. D'autre part, le développement d'une légitimité de l'étranger de plus en plus fondée sur le corps souffrant ou malade, relevant ainsi de bio-politiques dans lesquelles le sida prend une valeur emblématique. (résumé de la revue)
Le rapport est consacré aux discriminations dans l'accès aux soins que connaissent les personnes d'origine étrangère. L'étude a privilégié deux axes : un état des lieux des textes et des savoirs à partir de l'écoute des acteurs concernés et une enquête de terrain complétée par une analyse des appels reçus au 114 (rapport complet sur le site http://www.inserm.fr/cresp/cresp.nsf)
L'objet de ce texte est de mettre en évidence la tension existant entre la condition d'immigré et la condition de malade. Ainsi la présentation de trois biographies correspondant à trois figures anthropologiques (le corps légitime, le corps banni, le corps retrouvé) témoigne de l'impact de la maladie sur l'expérience migratoire et inversement de l'incidence de la condition d'immigré sur l'expérience de la maladie.Dans le premier cas (le corps légitime), l'auteur constate que la maladie engendre la légitimation de la personne en situation irrégulière qui pour raison humanitaire pourra bénéficier de soins en France. Le second cas (le corps banni) montre que la situation sociale du migrant malade (ici, personne étrangère en situation irrégulière incarcérée plusieurs fois) peut empêcher l'accès aux soins et précipiter plutôt sa condamnation à l'expulsion donc, conclut l'auteur, une forme de condamnation à mort. Le troisième cas (le corps retrouvé) démontre que la contrainte de vie imposée par la maladie peut se révéler être un élément d'appui à la reconstruction de la vie de la personne migrante.
Les études présentées dans cet ouvrage sont le résultat de quinze années de recherche, principalement au Sénégal, en Equateur et en France. Au-delà de la diversité des thèmes et des terrains, ce qu'il s'agit de saisir dans chaque cas, c'est l'épreuve de vérité que représente la santé pour le politique. Plus particulièrement, ce sont quatre registres d'épreuve qui sont explorés ici : l'épreuve de l'inégalité, par laquelle l'ordre social s'incorpore dans les individus ; l'épreuve du pouvoir, qui met en scène les détenteurs traditionnels ou modernes de savoirs thérapeuthiques ; l'épreuve du gouvernement, qui engage la gestion collective des corps et de leurs désordres ; l'épreuve de la cité enfin, dans laquelle la santé se trouve confrontée aux exigences de la démocratie et de la citoyenneté. De ces épreuves, le sida sert d'exemple paradigmatique puisqu'il les traverse toutes. (résumé de l'auteur)
L'ouvrage dresse un état des savoirs face aux inégalités sociales de santé en France. Il fournit des informations sur les grands domaines de la santé et les principales maladies et apporte des interprétations permettant d'ouvrir des perspectives pour la recherche et l'action.