La distinction pays émetteurs/pays récepteurs tend à s'effacer au sud de la Méditerranée. Si les pays pétroliers deviennent plus restrictifs vis-à-vis de l'immigration, nombre d'autres pays doivent se transformer en pays d'accueil, ou de transit, d'une immigration mondialisée. Partout se pose donc le problème des politiques nécessaires : au niveau international pour réunir les questions des l'émigration et de l'immigration, au niveau national pour intégrer les populations nouvelles.
La situation démographique dans le monde arabe, après deux décennies de baisse de la natalité, ouvre une période sans équivalent autour de la Méditerranée. Une complémentarité des espaces est-elle possible ou la lecture négative de la migration, au Nord comme au Sud, prendra-t-elle le dessus ? (Présentation de la revue)
Analyse des conséquences de la crise pétrolière dans les pays du Golfe Arabo-Persique sur les migrations inter-arabes, basée sur les données statistiques disponibles : la récession qui s'installe depuis 1982 entraînera-t-elle un reflux migratoire. Après avoir présenté les caractéristiques des mouvements migratoires et des migrants arabes et asiatiques (1973-1985) au Moyen-Orient, l'auteur étudie l'«expérience post-pétrolière» du Koweït s'interrogeant sur la propension des migrants à retourner chez eux ou à se fixer au Koweït. Retenant cette dernière hypothèse il examine les facteurs d'intégration à la société d'accueil : l'emploi, la nationalité, le mariage mixte, la cohabitation étrangers-nationaux.
Les migrations en Méditerranée sont, on le sait, un thème très souvent polémique et passionnel. C'est donc tout le mérite de cette Note que d'aborder de manière rationnelle et objective un sujet qui, tout en relevant du « temps long » - la démographie est une science qui s'inscrit dans l'observation de phénomènes qui s'étalent sur la durée - est de plus en plus d'otage de l'actualité immédiate.
Le CARIM (Consortium pour la Recherche Appliquée sur les Migrations Internationales) a été créé en février 2004 dans le but de mettre en oeuvre le programme Migration EuroMed (Projet de coopération sur l'intégration sociale des immigrés, la migration et le mouvement des personnes) lancée par la Commission européenne. Il a reçu pour mission d'apporter un outil à la connaissance des migrations internationales en provenance, à destination, ou en transit par les pays du sud et de l'est de la Méditerranée, dans le but d'aider les gouvernements des deux rives de la Méditerranée à définir des politiques nationales en matière migratoire, puis à en assurer le suivi. En avril 2004, l'unité de coordination du CARIM établie à l'Institut Universitaire Européen et son réseau d'une trentaine d'experts des pays arabes méditerranéens, d'Israël et de Turquie, se sont réunis à Florence pour dessiner les contours d'une vaste enquête, centrée sur les pays du SEM, qui porterait sur les données démographiques et économiques, sur les législations et sur les politiques dans le domaine des migrations. Ce rapport en publie les résultats.