La question des mariages forcés apparaît aujourd'hui fortement dans le champ thématique institutionnel, " des violences faites aux femmes issues de l'immigration ", nées en France ou nouvellement arrivantes. L'annonce d'un " risque matrimonial ", selon lequel 70 000 mineures seraient menacées de mariages forcés, projection démographique discutable, avancée par le secteur associatif, n'est pas sans effet. C'est dans ce contexte que l'auteure examine la validité de la distinction sociologique entre mariages arrangés et mariages forcés avec pour toile de fond, la problématique du consentement, ou de la contrainte avérée. Le postulat énoncé est que ce risque a des conséquences majeures sur la question de l'entrée du séjour des étrangers, précisément parce que le mariage est un mode d'entrée légal en France, mais également du point de vue des processus d'intégration et des constructions identitaires des " victimes " et des " auteurs " potentiels. Le dépouillement exhaustif des données publiques constitue la trame méthodologique des investigations, sur la base d'une part, de l'expérience militante des associations de femmes, d'autre part de l'arsenal juridique et pénal. Ces données sont complétées par des entretiens semi directifs auprès d'acteurs de terrain dans le contexte rennais. La difficulté à se reconnaître comme victimes, entre endogamie culturelle et repli identitaire, ne permet pas de conclure que la majorité des mariages arrangés par les familles puissent être qualifiés de mariages forcés ni vécus comme tels par les jeunes filles.
Les différents articles de ce numéro font le point sur les dispositifs d'accueil et de protection des mineurs isolés étrangers en France.
Les Sri-Lankais sont arrivés en France à partir des années quatre-vingt alors que le conflit se durcissait au Sri-Lanka entre le gouvernement cinghalais et les indépendantistes tamouls. Les relations avec le Sri-Lanka et entre les exilés installés dans différents pays laissent entrevoir une configuration de diaspora. La structuration associative et la teneur des médias montrent également une diaspora sous l'emprise des nationalistes tamouls.
Comment se projettent les jeunes filles marocaines, entre famille et société, entre France et Maroc ? Elles explorent, semble-t-il, des voies médianes, notamment lorsqu'elles font de l'étudiant marocain le prétendant idéal, créant un lien entre leur identité et leur existence en France.
Analyse de la migration des Tamouls du Sri-Lanka, migration qui touche toutes les catégories sociales.
Depuis la fin des années quatre-vingt-dix, l'arrivée de mineurs étrangers isolés soulève interrogations et débats. Pour répondre aux questions de l'accueil de ces mineurs, de leur prise en charge, une étude a été commandée par la direction de la Population et des Migrations. L'auteur s'est appuyée d'une part sur une enquête documentaire constituée des données chiffrées disponibles et d'informations sur la prise en charge des mineurs dans divers pays d'Europe ; d'autre part, sur des entretiens réalisés auprès des personnels des administrations, des associations et des services sociaux concernés ; enfin sur des entretiens avec des mineurs isolés demandeurs d'asile. Cette étude vise à améliorer la connaissance de cette population, son importance en termes de présence et de flux, ses trajectoires et ses intentions réelles. Elle a aussi pour objectif d'analyser les modalités de la prise en charge de ces mineurs en France et en Europe en portant un intérêt particulier à la scolarisation et au suivi scolaire.
Cette étude a pour objectifs :; d'améliorer la connaissance quantitative et qualitative de la population des mineurs étrangers isolés demandeurs d'asile et notamment son importance en termes de présence et de flux, sa localisation sur le territoire, ses caractéristiques socio-démographiques, ses trajectoires et ses intentions réelles par rapport à la demande d'asile en fournissant une évaluation de la proportion de ceux qui actuellement effectuent cette démarche ainsi qu'une typologie de situations rencontrées ;; d'analyser les modalités de leur prise en charge (structure et financement) en France et en Europe en portant un intérêt particulier à la scolarisation et au suivi sanitaire.
La situation politique au Sri-Lanka a transformé la France en terre d'asile pour les Tamouls. Leur installation s'y traduit le plus souvent par une disqualification sociale et professionnelle. Défenseurs d'une culture ethnonationale et soucieux d'une « bonne éducation » pour leurs enfants, ils investissent fortement, malgré certaines incompréhensions quant au fonctionnement de l'école, dans la réussite scolaire de leurs enfants.
Cette étude met l'accent sur la place particulière de la région Ile-de-France pour comprendre les trajectoires des Sri-Lankais dont l'accueil est plus communautaire qu'institutionnel. L'auteur a interrogé des personnels de l'action sociale, de la santé et de l'enfance et a reconstitué les trajectoires de trente Sri-Lankais en montrant leurs conditions de vie (logement, emploi, vie familiale). Etude de la surexploitation de cette population très endettée à l'arrivée, dépendante de ses réseaux communautaires
Une étude effectuée pour le compte du Fas en 1999 s'est intéressée au rôle de l'accueil institutionnel et non institutionnel dans les trajectoires des migrants sri-lankais. L'analyse porte sur le rôle de l'accueil dans l'intégration des populations, selon qu'elles transitent par des structures officielles, par le dispositif national d'accueil (DNA) ou par des réseaux familiaux ou communautaires.