Cet ouvrage orné de plus de 500 illustrations est le récit de la présence des Orientaux et des Maghrébins à Paris depuis plus de deux siècles.
Le paysage religieux de la France a subi une profonde mutation depuis 1958, et on pourrait généraliser ce constat à la majorité des pays de l'Europe occidentale : à côté d'autres enjeux, les Eglises établies ont eu à se confronter durablement au pluralisme croissant des sociétés et des croyances. Dans cette confrontation, les Eglises catholiques ont joué un rôle prépondérant dans les débats sur les questions migratoires. Par le poids moral qu'elles ont dans le débat public, cette institution religieuse a eu à tout le moins une fonction de garde-fous, notamment face aux politiques gouvernementales devenues de plus en plus agnostiques. D'un autre côté, les Eglises en Europe ont appris à vivre dans les cadres légaux qui régissent le binôme politique et religion. Pour l'auteur, aux côtés de l'action sociale et politique et du dialogue inter-religieux, l'Eglise pourrait jouer un rôle important dans l'information autour de la laïcité culturelle.
En 1989, l'Association Génériques a recensé 2 000 journaux publiés par les immigrés en France. Ce matériau permet de retracer l'historique des migrations depuis le XIXème siècle et de rendre une histoire aux exilés et aux révolutionnaires de toutes origines et à partir de 1900 la mémoire des principales vagues migratoires : Belges, Italiens, Arméniens, Russes, juifs d'Europe de l'Est, républicains Espagnols. Puis à partir de 1945 émerge la presse des expatriés maghrébins et portugais qui se positionne vis-à-vis de la guerre coloniale et qui complète, dans ses caractéristiques communes, l'intérêt de cette presse marquée par l'exil, tournée vers son pays et rédigée majoritairement en langue d'origine et qui se révèle être une source d'archives extrêmement précieuse.
L'association "Génériques" a pour objectif d'établir le premier guide des sources publiques et privées de l'histoire des étrangers en France et d'encourager le dépôt d'archives dans les institutions publiques spécialisées.
Esquisse d'un premier bilan sur la vie associative issue des populations immigrées en France et des rapports entretenus depuis 1981 avec la majorité précédant le gouvernement Balladur. Plusieurs éléments sont analysés : le débat sur l'altérité, la laïcité et ses conséquences; les associations face aux pouvoirs publics locaux; un certain usage de la loi de 1901. Les associations, en dépit des avatars qui ont accompagné leur naissance et leur développement, ont participé de manière décisive au maintien de la paix publique et à l'affirmation d'une citoyenneté active et responsable.
Dès la fin des années quarante, des groupes de chrétiens commencent à s'interroger sur la présence des immigrés maghrébins en France et constituant dans quelques villes du pays des groupes de réflexion et d'action auprès de ces populations. La guerre d'Algérie approfondit cette prise de conscience et l'élément chrétien, est rapidement présent dans le mouvement, largement minoritaire, de soutien au FLN algérien. Marginales au sein de l'Eglise, ces démarches pionnières continuent leur action au lendemain de la décolonisation.
Dans le but de clarifier le débat sur la laïcité en France l'auteur analyse le débat sur ce même thème au Maghreb. Si la question laïque se pose aujourd'hui avec autant d'acuité dans le monde arabe et musulman en général et du Maghreb en particulier, c'est essentiellement en réaction à la montée en puissance des mouvements politico-religieux musulmans. Par ailleurs, le débat sur la laïcité au Maghreb ne peut faire l'économie d'un retour sur l'histoire, et d'abord celle de la domination coloniale.
Une lecture du Coran et de la sunna non fondamentaliste peut ouvrir la porte aux valeurs de la modernité. La situation minoritaire des musulmans en France favorise une telle lecture et la pratique de la laïcité. L'organisation de la représentation des musulmans en France et la création du Conseil de Réflexion sur l'Islam en France (CORIF) sont présentées.
Analyse d'une prise de position spécifique-l'Appel "Paix, démocratie et développement", signé notamment par une cinquantaine d'intellectuels maghrébins résidant en France et publié dans "Libération"-sur des problèmes essentiels qui surgirent lors de la guerre du Golfe Arabo-Persique dans l'Hexagone. Deux ans après ces événements, l'auteur s'interroge sur l'utilité et l'effet de telles initiatives : il reste convaincu qu'il fallait poser un tel acte et porter ainsi témoignage, même si aucun des objectifs proclamés dans la pétition ne pouvait être fondamentalement atteint. Cette démarche appelle aussi trois remarques de fond : qui parle, à qui parle-t-on, et d'où le fait-on.
L'intrusion de l'islam dans le débat public durant ces dix dernières années a occasionné une production médiatique impressionnante qui n'a pas été sans effets pervers sur notre perception de l'ampleur du phénomène, de ses contours et de sa signification. Cette première partie propose une approche historique de l'islam en France.
Perçue comme le signe de leur caractère inassimilable à la société française, la réislamisation d'une partie des travailleurs d'origine musulmane est plutôt révélateur de leur sédentarisation. Mais l'acclimatation de l'islam en France se heurte à l'histoire du pays marqué par les affrontements et les controverses autour de la laïcité et aux dures réalités de l'immigration ouvrière. Les travaux de recherche sur l'islam transplanté et minoritaire permettent de relativiser le phénomène et ses conséquences notamment sur les fondements laïques de nos sociétés.
Impliqués au début des années 80 dans des projets journalistiques ou des initiatives plus strictement militantes, un noyau de jeunes, militants Maghrébins qui s'étaient investis dans la défense des droits des immigrés durant les années 70 en France ressentent le besoin de préserver cette mémoire collective qui risquait de disparaître sous leurs yeux. La réalisation de l'exposition «France des étrangers, France des libertés» en est l'aboutissement.
C'est de manière éclatée et discrète que l'activité des musulmans en France se déploie depuis bientôt vingt ans reflétant la diversité des communautés de fidèles, des courants religieux qui les animent et des statuts sociaux qui segmentent l'islam de France.