Dans les pays européens, en dépit de l'intervention des variables sociales et culturelles, les femmes et les jeunes filles bénéficient d'une liberté importante dans le choix de leur conjoint. C'est à cette notion que l'auteur s'intéresse pour mieux saisir les transformations du comportement matrimonial des femmes marocaines immigrées en France lorsqu'elles vivent dans un contexte socio-culturel autre que celui qui détermine leurs normes et leurs valeurs.; Sur la base d'un travail de terrain mené en 1999 auprès de 100 femmes dans la commune de Gennevilliers, l'auteur va cerner les pratiques matrimoniales de cette population dans une perspective d'espace (ici ou là-bas), où il s'agit de savoir, dans un premier temps, si le mariage de leurs filles est sollicité auprès d'un prétendant marocain résidant en France, où elles sont nées et ont grandi, ou auprès d'un Marocain habitant au Maroc, où elle se rendent pour passer leurs vacances, et, dans un deuxième temps, si elles acceptent ou non que leurs filles se marient avec un non-musulman.
La femme marocaine, qui a souvent rejoint son mari en France, reste toujours déchirée entre l'attachement à la terre natale et l'amour de ses enfants qui veulent rester en France. Si le retour n'est pas possible, reste alors la possibilité d'aller et venir entre la France et le Maroc.