Ce deuxième rapport sur les conditions de maintien des étrangers en zone d'attente constitue la synthèse des observations et informations recueillies par les cinq associations habilitées à visiter ces lieux. La tendance dominante des autorités fançaises dans les ports de voyageurs consiste toujours à renvoyer les non-admis dans les plus brefs délais, en violation du droit au jour franc et en interdisant de fait l'exercice des autres droits reconnus par la loi. Au-delà des conditions inhumaines de détention dont sont victimes les étrangers à qui l'entrée en France a été réfusée, les droits prévus par l'article 35 quater de l'ordonnance du 2/11/1945 semblent niés. Les étrangers n'ont en pratique aucune possibilité de demander l'assistance d'un avocat ni d'une association. A souligner en annexe le compte rendu de la réunion du 16/6/1997 au ministère de l'Intérieur entre les administrations concernées et les associations habilitées ; le bilan synthétique de l'année 1997 du ministère de l'Intérieur sur les zones d'attente ; le bilan du ministère de l'Intérieur (huit premiers mois de 1998) des demandes d'asile à la frontière française ; le texte du décret du 2/5/1995 modifié par le décret du 17/6/1998 ; des exemples de démarches effectuées en faveur des personnes maintenues en zones d'attente ainsi qu'une présentation de l'ANAFE.
A partir d'une étude comparative entre la France et l'Allemagne, l'auteur constate que l'immigration turque est plus ancienne, qu'elle dispose d'un nombre de ressortissants turcs et d'une implantation réelle et durable dans l'espace urbain ainsi que d'un dynamisme et une hétérogénéité infiniment plus grande en Allemagne qu'en France. La diversité et l'hétérogénéité n'empêchent nullement la création d'un espace communautaire unifié, doté d'institutions qui lui sont propres et d'une vie associative riche. En même temps, cet espace est géré par des dynamiques multiples, religieuses, politiques, ethniques et sociales héritées du pays d'origine, la Turquie, ou produites du pays d'accueil (dynamiques qui tendent à pousser la communauté à privilégier les problèmes liés à l'immigration et à en tenir compte dans sa structuration). L'avenir de l'immigration turque en Allemagne dépendra du poids et de la vivacité de chacune de ces deux séries de dynamiques et de la capacité de la communauté turque et des autorités allemandes à créer un équilibre entre elles.
Cet ouvrage collectif présente 23 contributions ou témoignages de chercheurs, acteurs de terrain ou témoins du développement et de l'extension de la présence turque immigrée en France, en Allemagne, et plus généralement en Europe : en effet, la place et le cheminement, l'enracinement et l'avenir des Turcs dans les deux pays sont ancrés dans les perspectives de l'espace européen. Cette étude comparative sur l'histoire, le présent et l'avenir d'une communauté étrangère dans deux pays proches est renforcée dans sa pertinence par une réalité juridique opposée : le droit du sol en France et le droit du sang en Allemagne engagent un avenir différent.
En partant de l'analyse du champ migratoire turc et de son extension géographique en Europe, l'auteur étudie les flux et les courants de cette émigration à travers trois décennies, de 1958 à 1990. Pour expliquer la grande capacité d'adaptation des Turcs, l'auteur rappelle qu'ils portent en eux un fort héritage culturel, fondé sur plusieurs siècles de mobilités de natures très diverses. Dans un troisième point, l'auteur analyse la Turquie émigrée, en se posant la question si c'est une forme d'expansion pacifique ou d'un échange inégal. Finalement, une mise à point entre l'histoire récente (1958-1990) et la projection migratoire (1990-2000) est proposée.