Cet article, écrit par un praticien qui travaille en institution est marqué par une inquiétude devant le retour de l'ethnicisation de question de santé publique et il s'interroge ainsi à propos de la demande d'ethnicisation des situations concrètes chez les travailleurs sociaux, chez les psychiatres, chez certains juges. Il tente de situer, en amont, les lignes forces des controverses, qui ne manquent guère. Elles sont d'un caractère pratique et éthique, mais renvoient aussi à des plans méthodologiques, aspect souvent mal entrevu qui sera souligné pour conclure. (Résumé de l'auteur)
Afin de situer la façon dont les patients africains vivent en France leur séropositivité, et en particulier, les modes qu'ils ont de situer, de définir et de construire leur parcours de soin, une recherche a été mise en place qui porte sur les "parcours de soin de patients séropositifs en France". Cette recherche est menée par les deux signataires de cet article avec une méthodologie clinique faite d'entretiens semi-directifs.
Exil, exclusion et recherche de refuge dans l'ailleurs sont des formes de traversée des altérités. Ceci relance la dimension de l'accueil de ce qui, dans chaque sujet, est en recherche de lieux et de langues. Dans l'exil les enjeux de transmission se déplacent. Mais au-delà des effets des migrations, les situations de crise et les mutations, plus ou moins brutales et généralisées mènent à des interrogations sur les phénomènes de retour, sur les mises en fictions nouvelles, sur les refondations. Nos sociétés actuelles connaissent leurs lignes de fracture. Pour cette dernière raison, cet aspect actuel du malaise du lien social dépasse tout ce qui a pu être établi des souffrances psychiques dues à l'expérience historique et concrète de franchissement de frontières objectivables pour venir saisir une part importante du lien social contemporain.
Cette communication part d'une pratique de supervision analytique d'équipe «d'urgence» auprès des enfants, dans le cadre de la prévention. Comment entendre, inspecter, mais aussi situer le facteur culturel? que demande-t-on aux parents, et aux pères tout particulièrement lorsque l'on intervient avec des familles étrangères? Cette pratique de supervision permet de percer quelques repères sur les paternités en exil, sur la demande ou l'exigence faite par les parents en insécurité psychique ici, vis-à-vis des enfants afin que ces derniers leur servent de représentants ou d'ambassadeurs. Ces impasses dans les transmissions peuvent cliver des fratries, et peuvent se symptomatiser dans le traitement du corps humain qui est fait de tel ou tel enfant.
A la lumière de l'anthropologie, de la psychosociologie et de la psychanalyse, l'auteur réfléchit aux représentations et «agir» de la souffrance dans des contextes d'acculturation.
Constatant un fort contraste dans les représentations que se font les psychanalyses ou ethnopsychanalystes de l'exil - expérience fragilisatrice, modèle traumatique pour les uns, condition de l'expérience, de la refondation de la subjectivité pour les autres - l'auteur tente une approche pragmatique, en examinant deux paramètres : le poids de la violence, dans le déracinement, le statut du sens épique et «métapsychologique», qu'a, pour une culture donnée, l'épreuve psychique de l'exil lorsqu'elle s'interroge sur le dehors et l'altérité fondatrice.
L'auteur se propose d'examiner des cas de rituels de passage qui se sont «détraqués» dans l'expérience de rupture qu'actualise la migration. Cette réflexion sur les impasses dans la transmission, autour du rituel de la circoncision ne saurait être généralisée puisqu'elle se veut une analyse limitée d'un type de dysfonctionnement : la dissociation entre le rituel comme action et le rituel comme transmission de sens.
Les auteurs fondent leur article sur une recherche d'anthropologie médicale réalisée chez des adultes antillais nés aux antilles et vivant en métropole. L'article met l'accent sur les modifications des représentations causales de l'atteinte somatique et psychique. L'étude des représentations de la déraison et de la souffrance permet de mettre en parallèle, chez ces populations, l'impact de la migration et des acculturations et déculturations corrélatives.
La prise en charge thérapeutique de patients marqués par l'expérience de la séparation et de l'exil pose des questions cliniques qui vont au-delà de la problématique du traumatisme de la perte et de la fracture identitaire. Les questions sont celles des effets symboliques sur la langue même de cette trajectoire d'allers-retours-détours qu'est le vécu migratoire et de 513 Bordeaux : Walladal'inscription de l'origine dans le rapport à la langue maternelle. Une approche analytique du concept de bilinguisme qui discute les recherches cognitivistes dans ce domaine et propose la notion d'entre deux langues pour rendre compte du processus de perte-recognition de la langue d'origine dans les situations de multilinguisme obligé.
C'est à partir de sa pratique clinique que l'auteur aborde la question de la place de la langue maternelle dans le bilinguisme des enfants de migrants.
L'auteur utilise deux enquêtes pour cerner la scolarisation des jeunes Maghrébins en rapport avec la qualité de l'insertion et de l'adaptation de la famille et le mode d'utilisation de la langue, celle du pays d'origine et celle du pays d'arrivée.
Réflexion sur la sinistrose, notion du début du siècle remise au goût du jour par la médecine du travail et la psychiatrie pour les immigrés. Le sujet est victime d'un accident du travail, mais subsiste bien après la restauration scientifique du corps humain la persistance d'une souffrance.