Explore l'engagement militaire et économique des étrangers (soldats coloniaux, immigrés...), mais aussi la situation des réfugiés et des apatrides durant la Première Guerre mondiale.
Depuis la fin du XXe siècle, le discours sécuritaire hégémonique en Argentine récupère les préjugés envers les figures de l'Indien et du criollo et fiche implicitement et explicitement les jeunes d'origine populaire et les immigrés latino-américains. Cherchant à redéfinir les problèmes sociaux à partir de la sécurité, il est construit sur le modèle de représentation de la menace né avec l'« Indien » pendant la formation de l'Etat postcolonial. La désignation de l'« Autre » menaçant comme quelqu'un de féroce, un sauvage venu de contrées lointaines, sorti des déserts profonds, de lieux hostiles à l'humanité et à la civilisation, restera ancrée en Argentine en s'avérant très compatible avec les représentations stratégiques de type transnational propre à la post-guerre froide.
Cette recherche porte sur l'histoire sociale de la xénophobie, ce terme de "xénophobie" ayant été préféré à d'autres, notamment à "racisme", dans la mesure où il renvoie avant tout au clivage national/étranger. Son point de départ est l'analyse des manifestations hostiles envers les ouvriers non nationaux, mais elle ne s'y limite pas. Il s'agit, en effet, de comprendre comment l'étranger, dans le dernier quart du XIXe siècle, devient, avec le sentiment de " concurrence déloyale " un enjeu politique lié en grande partie à l'installation et à la solidification de la République ; comprendre aussi une partie du système complexe de représentations qui s'articulent autour de la figure polymorphe de l'étranger. Cette socio-histoire de la xénophobie est aussi une histoire de "la notion d'étranger", invite à réfléchir sur ce qui constitue l'identité française au XIXe siècle.