L'auteure veut montrer que la problématique de l'Autre comme explication du sexisme, du racisme, de l'homophobie ou de toute autre hiérarchie sociale non seulement ne marche pas, mais suppose déjà l'existence de cette hiérarchie. La haine du « différent » n'est pas un trait « naturel » de l'espèce humaine ; c'est la tradition occidentale, formalisée dans la philosophie, qui a posé comme élément constituant et universel du psychisme humain cette haine, et inventé le concept d' « Autre ».
L'idéologie dominante nous enjoint de tolérer l'Autre. Il est question dans ce livre de divers Autres, de groupes opprimés et stigmatisés, les femmes, les homosexuels, les Arabes, les Noirs...Leurs modes d'oppression ont un point commun : leur statut inférieur s'explique par leur altérité. S'ils sont là où ils sont - en bas - c'est parce qu'ils sont différents... (extrait de la quatrième de couverture).
La constitution de castes raciales en France a commencé avec la colonisation de l'Afrique par la France au XIXe siècle. Dans le cas de la colonisation du Maghreb, le genre a joué un rôle éminent dans la nécessaire dépréciation des colonisés. La France du XXIe siècle refuse d'intégrer les descendants des immigrés et ex-colonisés nord-africains ; elle les constitue en caste inférieure et héréditaire définie par des traits culturels quasiment génétiques, et pour justifier ce traitement utilise une rhétorique très semblable à la rhétorique coloniale. Dans la caractérisation de cette population comme barbare, le genre continue de jouer un rôle éminent, et les tentatives de "sauver" les femmes opprimées de barbares contemporains sont similaires aux espoirs des colons de s'emparer symboliquement des femmes des indigènes. Les affaires dites du "foulard" illustrent ces tentatives. (résumé de la revue)
Recueil de textes constituant pour la plupart des éditoriaux publiés dans la revue Les nouvelles questions féministes, des entretiens et des chroniques proposées dans l'hebdomadaire Politis.