Les étrangers résidant légalement dans l'Union européenne sont plus de vingt millions. Cinq millions d'entre eux peuvent, depuis le traité de Maastricht en 1992, participer aux élections communales et européennes dans leur pays de résidence. Une analyse de ce droit, du contexte de son application et de la façon dont les intéressés s'en sont emparés constitue la première partie de l'ouvrage. La seconde partie trace les lignes d'un développement, pour tous ses résidents, de la citoyenneté en Europe. Enfin la légitimité démocratique et politique est interrogée. (4e de couverture)
De l'indifférence à la question de la participation politique des étrangers dans la vie locale à la « difficulté » de changer la constitution pour un droit de vote de ces derniers, en passant par les structures consultatives et les « conseillers associés », le niveau de discussion sur la place politique des étrangers est révélateur de « la position défensive » face à la figure de l'étranger.
L'auteur tente de comprendre comment les questions de citoyenneté et de démocratie locale impliquant les étrangers ont été abordées en Belgique, notamment depuis l'arrêt de l'immigration en 1974 et l'adoption des droits politiques pour les populations européennes de l'Union.
L'auteur s'attache à montrer les différents sens liés à la notion de citoyenneté, à en décrire les origines et les implications actuelles. La conception issue de la tradition révolutionnaire réserve la qualité de citoyens aux nationaux qui, seuls, sont admis à l'exercice des droits politiques. Il existe, cependant, d'autres formes d'exercice de la citoyenneté que la participation au pouvoir politique, et notamment du droit de vote.
Commissions consultatives spécifiques, conseillers municipaux associés, participation à des structures transversales (conseils de quartiers, etc.) ou encore droit de vote local... quelles formules sont-elles possibles et souhaitables afin de permettre aux immigrés de participer à la vie locale ? La première partie de ce livre éclairent sur différents aspects de la question. Dans la deuxième partie, les auteurs dressent un état des lieux des expériences des quelques villes qui ont mis en place, auprès de leur conseil municipal, un système de représentation des étrangers par des élus. D'autres exemples d'association de ces populations à la vie de la cité y sont également présentés.
Dans cette synthèse des travaux les réflexions des différents contributeurs sont mis en perspective autour de la notion de citoyenneté selon deux axes : d'une part en fonction des ses aspects politiques et sociaux et, d'autre part, en fonction des dimensions individuelle et collective.
Sont rassemblées ici les contributions de trois élus qui, selon des approches différentes, abordent la question de la participation des étrangers à la vie locale. Françoise Jullien, maire de Mons-en-Baroeul (1989-1995), retrace le contexte, sur sa commune, de mise en place de la première expérience française d'élection d'étrangers associés à un conseil municipal et en fait le bilan. Aziz Sahiri, maire-adjoint de Grenoble (1989-1995), tout en relatant son parcours d'élu indique la façon dont sont perçus les jeunes issus de l'immigration quand il s'agit de leur faire prendre place sur une liste en vue d'élections municipales. Gilles De Robien, député-maire d'Amiens, préconise quant à lui l'association des étrangers à la vie locale par des actions concrètes dans les quartiers.
L'analyse, dans cet article, est centrée sur les élections d'étrangers associés aux conseils municipaux qui se sont déroulées dans diverses villes en France. Les auteurs font le point sur ces actions, s'intéressent à leur mise en place et au fonctionnement de ces dispositifs. Des fiches indiquent ensuite, pour chaque ville, les principales caractéristiques des élections et l'identité des élus.
Outre les conseils municipaux, il existe d'autres formes plus classiques de participation des étrangers à la vie locale. L'auteur en présente trois exemples : la Commission Extra-Municipale des Immigrés (CEMI) d'Hérouville-Saint Clair; l'Office Municipal des Migrants (OMM) à Champigny; le Conseil Consultatif des Etrangers (CCE) à Strasbourg.