Le flux migratoire en provenance d'Europe de l'Est vers la France est faible. Il s'agit historiquement de Polonais et de Russes et récemment de Roumains, déjà scolarisés et avec parfois un haut niveau de qualification professionnelle, cadres ou étudiants. C'est une migration temporaire dont la circulation devrait continuer à s'accentuer avec les perspectives d'élargissement de l'Europe.
L'effondrement de l'Empire soviétique a provoqué l'apparition de réfugiés provenant des pays de l'ex-URSS, soit du monde extérieur. La Russie est devenue bon gré mal gré terre d'accueil mais n'accorde l'asile politique que très exceptionnellement aux demandeurs non originaires des Etats de son ancien empire.
Depuis l'effondrement de l'URSS l'émigration n'est plus une donnée marginale et l'Occident redoute ce flux migratoire. Mais la Russie elle-même est confrontée à un afflux de réfugiés venus de ses anciennes républiques. Cette migration interne s'explique par la situation socio-économique et l'instabilité politique. Le conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan a entraîné un exode dramatique.
La France n'arrive qu'en deuxième ou troisième position dans l'accueil des immigrés en provenance d'Europe de l'Est. En dehors d'un flux modeste de Polonais, de Tsiganes, de Roumains et de Soviétiques la France reçoit peu de chercheurs et d'étudiants et n'encourage pas l'exode des cerveaux.
L'émigration en provenance de l'URSS débute dans les années 1970 mais reste limitée dans le cadre du regroupement familial et présente un caractère définitif. Ce fut le cas pour les juifs émigrés essentiellement en Israël, en Allemagne et aux Etats-Unis. Il s'agit de jeunes à haute qualification professionnelle. Ce droit à l'émigration fait partie de la politique étrangère soviétique, à partir de 1987, vis-à-vis de l'occident. La reconnaissance de la libre circulation est un effet des relations internationales. Les autorités soviétiques en escomptent un profit en termes d'image et d'aide économique. La loi de mai 1991 qui autorise départs et retours pourrait conduire à un exode des cerveaux au sein d'une économie délabrée, mais reste encore difficile à évaluer.
Depuis 1987, le flux migratoire en provenance de l'URSS ne cesse de croître. Il s'agit de minorités ethniques, juifs soviétiques de souche allemande, Arméniens, Grecs. Il s'agit d'une migration alternante sous couvert de tourisme, avec les pays limitrophes. Jeune et qualifiée, cette émigration s'accompagne d'un exode des cerveaux préoccupant qu'il sera difficile de remplacer. L'Allemagne est le premier pays d'accueil des migrants d'Europe de l'Est. Viennent ensuite les Etats-Unis, Israël, le Canada, l'Australie. La France reste très peu touchée et n'encourage pas cette migration.
L'émigration des Bulgares date de 1989 et de la libéralisation du régime des passeports. On peut estimer à 5 000 le nombre d'émigrés Bulgares en France et à la différence de l'Allemagne, il s'agit surtout d'intellectuels. Même si la tendance est à la migration temporaire, l'exode des cerveaux s'explique à la fois par le rejet du communisme et par le désir de fuir les difficultés économiques, de réaliser une mobilité sociale souvent fantasmée. Confrontés, à l'individualisme de l'Occident, ces émigrés sont souvent en proie à de profondes déceptions.