Les flux migratoires touchent aussi les milieux ruraux. Dans ce dossier qui accorde une large place aux contextes internationaux, les différentes situations régionales attestent d'une grande diversité des parcours malgré une commune invisibilité sociale et une méconnaissance du rôle économique que jouent les travailleurs migrants, souvent saisonniers, de plus en plus des femmes, dans l'agriculture et l'agro-alimentaire. Chaque article analyse les particularités de ces migrant(e)s des campagnes en relation avec les enjeux propres aux mutations des mondes ruraux.
Etude sur les pratiques alimentaires des jeunes filles descendantes de familles maghrébines.
Enquête menée dans une association de médecine transculturelle destinée à des malades "migrants" et composée d'un médecin, d'un anthropologue, d'interprètes, de travailleurs sociaux. Analyse du cas d'un migrant atteint d'un infarctus du myocarde et envoyé par un médecin psychiatre.
A partir d'une enquête de terrain sur les Malgaches présents en France, l'auteur s'est efforcé de saisir l'articulation entre la communauté imaginée et la communauté réelle. La famille, unie par l'ancêtre commun, constitue la référence nostalgique à une organisation sociale solidaire et reste le modèle implicite dans la construction imaginaire de la communauté des Malgaches dans l'Hexagone. Les Malgaches protestants ont le sentiment d'appartenir à une culture particulière avec des normes propres. De plus, la croyance en une origine commune substantialise des attributs comme la langue, l'apparence physique et la pratique religieuse qui apparaissent alors comme des caractères spécifiques de ce groupe.
Suivant la pensée de R. Bastide, l'auteur a pris en compte les cadres sociaux de l'acculturation dans l'analyse des ressources symboliques mises en oeuvre dans la constitution des différentes générations de migrants malgaches en France. En particulier, il met au jour comment les frontières ethniques sont produites et reproduites par les diverses générations au cours de leurs interactions sociales avec les membres de la société d'immigration, mais aussi en fonction de leur société d'origine. La mise en perspective historique de la construction identitaire des différentes générations arrivées dans les années 1950, 1960 et 1970 conduit à démentir l'image unilatérale de l'immigration des élites malgaches en révélant une autre facette du phénomène migratoire. L'ethnicité malgache contemporaine est ici présentée comme héritière de la classification sociale des Malgaches effectuée par les Français pendant la période coloniale et puis de celle opérée au moment de l'indépendance. Enfin, elle est liée à la manière dont la société française de nos jours considère la différence culturelle dans une période de crise économique qui ne permet pas à cette élite d'envisager le retour au pays d'origine.
Les Malgaches, sont 50 000 venus essentiellement des Hauts-Plateaux qui vivent en France, forment ce que l'on a pu appeler une migration silencieuse. A travers l'histoire des relations franco-malgaches l'auteur tentera de faire apparaître le degré d'assimilation et la nature spécifique de l'émigration malgache en France. Du fait de la colonisation, les relations malgaches à la France se sont établies sur un shéma d'attirance-répulsion. Les Mérinas, élite, cultivée, sont fascinés par la culture française, mais anciens dominants de l'île, ils supportent mal la situation de soumission que leur impose la colonisation. Critique de l'ancienne puissance et participation à des mouvements nationalistes cohabitent avec le choix de la France pour faire des études et comme terre de repli. Les raisons qui poussent les malgaches vers la France tiennent essentiellement à leur tradition culturelle qui exige des études poussées et au domaine social et économique. L'arrivée en France débute presque toujours par une déception, une crise identitaire dues au choc entre la France "héritée" et "rêvée" et la réalité. Mais une fois passé le choc de la découverte de leur position d'étrangers, les Malgaches reprennent leur mouvement vers la société d'accueil afin de reprendre leur ascension personnelle et de mieux bénéficier de la culture environnante.
Enquête auprès d'immigrés protestants originaires de Madagascar et venus en France (Gironde, Bordeaux) comme étudiants ou pour fuir les persécutions : ils oscillent entre la recherche d'une identité de métis et le souci de leur «invisibilité».