Etude sur les entreprises ethniques aux Etats-Unis basée sur le recensement de 1980 et les interviews de trois groupes de petits commerçants : Blancs, Hispaniques, Coréens de deux quartiers des Etats-Unis (New York). Les prédispositions ethniques : évaluation de trois facteurs favorisant la création d'entreprise. Le rôle des opportunités structurelles dans le développement des entreprises ethniques : appropriation d'un quartier par une minorité ethnique, composition ethnique de la clientèle. L'avenir de la petite entreprise ethnique : causes et conséquences de la croissance des affaires, ethnicité, compétitivité, promotion sociale.
Les spécificités d'une gestion sectorielle de l'emploi : le bâtiment-travaux publics, dont le mode d'accumulation est fondé sur une utilisation massive de la force de travail étrangère. Caractéristiques de la crise économique dans le bâtiment. Typologie des ripostes à la situation de crise : réorganisation de la production avec de nouveaux modes d'utilisation de la main-d'oeuvre et stratégies particulières de trois entreprises de construction. Nouvelles formes de gestion, mobilisation, usage de la force de travail en général et place des immigrés dans la restructuration en cours : travail intérimaire, faux salariés et faux artisans, travail noir, sous-traitance entraînant précarisation et segmentation au sein de la population étrangère.
La relation entre les problèmes de l'immigration et ceux du fonctionnement de la société française : une réflexion sur la crise prenant en compte les enjeux, à la fois économiques et sociaux, des migrations. La crise économique, un révélateur : la légitimité de la fonction sociale de l'immigré remise en cause par la perte de l'emploi. Les limites des actions d'alphabétisation, de formation professionnelle, de reconversion et la politique étatique actuelle du retour. Les transformations structurelles et nouvelles réalités sociales de l'immigration. La politique migratoire en temps de crise : maîtrise des flux et reproduction de la main-d'oeuvre étrangère. Nouvelle donné et dynamique de l'immigration : mouvements sociaux, intégration et égalité des droits comme enjeux de lutte en France.
La situation professionnelle des enfants (15-25 ans) de travailleurs immigrés, Turcs essentiellement, en Allemagne RF. et la reproduction sociale d'une classe minoritaire. Les tendances du marché du travail et la jeunesse européenne entre 1960-1985 : points communs entre jeunes étrangers et jeunes nationaux, évolution de la durée de scolarisation et de la présence sur le marché du travail. La démographie d'après-guerre et le besoin de main-d'oeuvre étrangère en Allemagne. Statut professionnel de la seconde génération : les transformations et l'équilibre du marché du travail allemand, la nouvelle distribution des étrangers dans les secteurs d'activité entre 1974-1982, le chômage.
Analyse du phénomène de fléxibilité et fléxibilisation de la force de travail et de quelques aspects du rapport salarial. Le passage du fordisme au post-fordisme : la fléxibilisation du travail et de la main-d'oeuvre qu'il implique. Définition des notions de fléxibilité et fléxibilisation : caractéristiques tendancielles et générales de ce mode de régulation sociale. Etude de ces mécanismes dans la main-d'oeuvre étrangère en Belgique : catégorie socio-professionnelle qu'elle occupe, modification de la répartition de l'emploi due à la restructuration économique entre 1970-1981, l'évaluation de sa fléxibilité.
Place et fonction de la main-d'oeuvre immigrée dans la phase descendante du capitalisme et dans la crise économique, 1973-1987. L'accentuation de la stratification du marché du travail dans un contexte de mutations économiques, facteur explicatif de la précarisation et de la flexibilité de l'emploi. La place des travailleurs immigrés, réserve spécifique que la crise condamne à l'insécurité de l'emploi (l'interprétation de GAMBIER (D.) et VERNIERES (M.), celle de MICHON (F.) et KAYSER (B.)). La double fonction de réserve de cette force de travail : fonction d'adaptation et d'ajustement. La rotation de main-d'oeuvre externe, source de flexibilité extensive, la rotation interne, source de flexibilité intensive.
L'industrie textile et la production vestimentaire en France (Paris) : analyse de l'adéquation entre les exigences de ce secteur et les caractéristiques des immigrés. Les aspects essentiels du secteur de l'habillement : le besoin de flexibilité résolu par le recours à la sous-traitance et aux très petites entreprises. L'insertion des immigrés dans le système de sous-traitance en tant qu'ouvriers, ou petits entrepreneurs ou les deux à la fois. L'attrait de ce secteur : la possibilité de promotion sociale dans le patronat pour les hommes, les femmes restant des travailleuses à domicile. Etude comparative avec la confection en Allemagne RD. (Berlin) : le monopole des Juifs jusqu'en 1961.
Les réactions de l'Etat face à l'immigration en France, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas entre 1945-1987 : stratégies de recherche. Examen des trois principaux types d'études comparatives européennes consacrées au rôle de l'Etat. Concept pour une nouvelle analyse de la corrélation existant entre le développement du capitalisme et la formation des Etats-Nations et celle des classes sociales. La problématique de l'économie politique de l'émigration. Les contradictions comme révélateurs et la signification du racisme, comme idéologie de l'exclusion.
La place particulière qu'occupent les ouvrières immigrées au Canada (Québec, Montréal) dans la structure du marché du travail. Analyse des résultats d'une recherche menée de 1981-1986 sur quatre groupes de femmes : Grecques, Portugaises, Colombiennes, Haïtiennes. Considérations générales sur les immigrés du Québec : effectifs, pays d'origine, taux d'activité et de chômage, etc... Conditions de travail et trajectoire professionnelle des ouvrières occupant des secteurs d'activité et emplois où se concentre la main-d'oeuvre immigrée : analyse des statistiques et données socio-démographiques, approche qualitative basée sur l'enquête par entretiens : discontinuité dans l'emploi, degré d'allophonie, prolétarisation, discrimination, etc...
Réflexion sur la pérennité d'un modèle français et sur l'enjeu des débats autour du présent et de l'avenir de la présence étrangère en France. Formalisation de quatre modèles. 1) La migration tournante des années 1960-1970 avec la représentation de la place des immigrés qu'elle a générée. 2) L'assimilation : une tradition française et le corollaire d'une migration de peuplement. 3) Les minorités ethniques : articulation avec l'assimilation et avenir dans la crise économique. 4) L'apartheid : la segmentation du marché du travail à partir de l'ethnicisation. Le thème du maintien de l'identité culturelle et de ses effets pervers.
Réflexion sur l'application, qui a cours depuis 1975, de la théorie du marché du travail dual à l'immigration. Rappel des données propres aux changements de l'employabilité et de la mobilité professionnelle des étrangers prenant compte du passage d'une économie de croissance à une économie de crise. Première phase, 1960-1973 : le modèle de la migration alternante. Deuxième phase, 1974-1987 : renversement des tendances du marché du travail, transformations des fonctions et statut de la main-d'oeuvre étrangère. Les trois formes de dualisme (de l'offre, de la demande, de la crise) caractérisant le changement de position des étrangers dans un système économique où la flexibilité a remplacé la mobilité.
L'encouragement au retour des migrants dans leur pays d'origine. Les diverses formes d'aide, le mythe du retour, les sociétés ouvrières et le développement économique de la région d'origine. La divergence des projets des trois entités en présence : pays d'accueil, pays d'origine, population migrante. La logique individualiste du choix, la prise en compte des aspirations des immigrés et des notions de citoyenneté et double appartenance. Les motivations du retour : l'exemple des Portugais et des Turcs. L'évolution de la politique migratoire et des modes d'intervention pour l'aide au retour mis en place entre 1976-1986 en Allemagne RF., aux Pays-Bas, en Belgique, en France (dispositif ONI, aide de l'entreprise, maintien des prestations sociales acquises).
La situation des travailleurs immigrés face aux mutations de l'appareil de production en France. Rappel historique du rôle économique de l'immigration entre 1945-1987, de sa fonction dans les entreprises de bâtiment-travaux publics et l'industrie automobile. La crise économique révélatrice des nouvelles réalités migratoires (stabilisation, regroupement familial, présence des jeunes) et de nouvelles conditions d'emploi pour les immigrés dues à la restructuration économique et au chômage. Les politiques de gestion de la main-d'oeuvre immigrée menées par l'entreprise dans le contexte de la crise : les stratégies de mobilisation des compétences, l'introduction de la modernisation, l'insuffisance des actions de formation.
Ces actes du colloque mettent en évidence les profondes corrélations qui existent entre les mutations internes (démographiques, sociales et culturelles) des populations immigrées, les mutations externes intervenues dans les structures économiques (en particulier, la restructuration industrielle) et les mutations de l'emploi des travailleurs immigrés, comme conséquence de la crise économique en France et en Europe.
Les modalités d'insertion professionnelle des jeunes Algériens de la seconde génération diplômés de l'enseignement supérieur dans un contexte de crise économique. Résultat d'une enquête menée en France (Nord-Pas-de-Calais) en 1986-1987. La réussite scolaire liée au mode de socialisation des jeunes et aux stratégies de scolarisation. L'insertion professionnelle déterminée par le choix des filières de l'enseignement supérieur : répartition des diplômés par sexe, disciplines, diplômes obtenus. Taux d'activité, type d'emploi obtenu, durée d'attente après la sortie de l'Université. Insertion sociale et culturelle des diplômés.