Cinq ans après les événements politiques qui se sont produits en Moldavie (août 1989), les Gagaouzes ont obtenu la reconnaissance juridique en tant que peuple vivant sur une unité nationale territoriale autonome. Les Gagaouzes sont des turcs chrétiens orthodoxes, parlant une langue de la famille du turc, de l'azéri et du turkmène. L'auteur décrit les dynamiques historiques de ce groupe sous la domination ottomane avant et soviétique ensuite. C'est après les années trente, avec la réalisation de l'homo sovieticus, que la culture gagaouze s'affaiblit. Le régime soviétique intervient directement dans tous les aspects des relations sociales. La position de la femme représente ainsi un point nodal dans l'objectif d'éradiquer les marques de féodalisme présent dans l'organisation gagaouze. Les coutumes et les rites accompagnant l'éducation des enfants, les fiançailles et le mariage ainsi que les règles sociales liées aux rapports entre les deux sexes ont été progressivement abandonnés. En même temps, ce processus d'acculturation linguistico-sociale n'a pas été définitif et, grâce à la tradition orale dépourvue de sa connotation folklorique, on voit aujourd'hui se reconstituer un peuple qui "n'était pas mort".