Parmi le flux migratoire à destination de la France, l'immigration des ressortissants des Antilles françaises (Guadeloupéens, Martiniquais), prend un relief particulier non seulement parce qu'elle concerne des «nationaux de couleur» mais aussi parce qu'elle cristallise l'évolution des pouvoirs publics face au développement de ces départements d'Amérique. Posée, à l'origine, comme préalable au décollage économique et solution au problème démographique des sociétés de départ, la politique de l'immigration antillaise a consisté, jusqu'au milieu des années soixante-dix, à favoriser le départ massif des actifs non employés au moment où l'appel à la main-d'oeuvre extérieure constituait l'un des ressorts principaux d'une économie métropolitaine en pleine restructuration. Face aux problèmes soulevés par ces mouvements de population du double point de vue des sociétés d'emploi et d'origine, l'impératif migratoire, option initiale de l'action publique, allait connaître un infléchissement.