Depuis quelques années, les pratiques de médiations se sont beaucoup développées en France, dans le cadre de l'action des associations et des travailleurs sociaux.
Regroupement familial et problèmes d'adaptation des jeunes conjoints rejoignants dans le pays d'accueil. Le processus de "socialisation anticipatrice" - l'individu s'approprie par avance les valeurs d'un groupe auquel il souhaite s'intégrer - prépare psychologiquement jeunes femmes et jeunes hommes à affronter la nouveauté. Quand le rejoignant n'est pas préparé au bouleversement qu'il va vivre, les difficultés sont plus difficiles à surmonter.
De plus largement perçue et vécue comme un élément prépondérant de l'intégration, la médiation opère à plusieurs niveaux : prise en compte par les immigrés des valeurs et coutumes du pays d'accueil, prévention ou solution de conflits dus aux différences culturelles. Mais la médiation tend également à modifier les attitudes des acteurs sociaux, amenés à remettre sans cesse leur pratique en cause : la médiation est un échange et en aucun cas une pratique magistrale ou normative.
Après une description des obstacles à une communication efficace entre le professionnel de l'action sociale et le migrant, l'auteur insiste sur les étapes nécessaires à l'acquisition d'une compétence interculturelle.
La réflexion proposée ici est l'aboutissement d'une recherche sur une pratique de formation auprès de professionnels de l'action sociale et psycho-éducative en milieu migrant. Elle est le résultat d'un va et vient entre théorie et pratique, centré sur l'interaction entre populations migrantes et agents chargés de leur insertion en France. Après avoir donné un aperçu des filtres et écrans à la source de distorsions dans la perception et la compréhension de l'autre, mettant en échec le processus d'aide, l'auteur décompose trois types d'approches interculturelles : la décentration, la pénétration du système de référence de l'autre, et enfin la négociation et la médiation.
Depuis quelques années, l'appel à des médiateurs culturels tend à se développer sans que pour autant leurs fonctions n'en ressortent mieux définies. A travers des témoignages divergeants d'assistants sociaux et de partenaires de l'association, le SSAE tente d'apporter sa contribution à un débat qui reste à creuser.
Les recherches interculturelles ont mis en évidence deux modèles de personnes : individualiste versus, «collectiviste». La représentation de la personne peut être un obstacle important à la compréhension d'une autre société. Ainsi l'intervention auprès des migrants non occidentaux a montré que notre modèle individualiste constitue une grille de lecture essentielle dans le décodage des situations où sont impliqués ces migrants, mais entraîne des difficultés de compréhension interculturelle. L'analyse doit en être faite à plusieurs niveaux interdépendants : représentation de soi et de l'autre, valeurs et normes d'autonomie, connaissance d'autrui centrée sur le sujet en oubliant le contexte et en intégrant mal la relation individu-groupe. Comment former les professionnels du champ social et éducatif à la compréhension du modèle «collectiviste» de la personne.
Etude du processus d'attribution (processus par lequel l'individu recherche des causes au comportement d'un autre) dans les relations interculturelles à travers quatre cas examinés chez des professionnels du champ sanitaire et social. Les codes d'interprétation utilisés par ces professionnels (catégorisation à partir de l'origine ethnique) et les effets pervers sur la communication et la compréhension interculturelle. L'étude de cas : l'explication du comportement de femmes gitanes et maghrébines fournie par des agents de socialisation.
Le «processus d'attribution» est défini, en psychologie sociale, comme le processus qui consiste à inférer soit une caractéristique, un trait, un sentiment, une intention sur son propre état ou celui d'autrui, soit une cause à sa propre conduite ou au comportement d'un autre individu, à partir de données diverses. Il s'agit d'étudier l'influence de la culture dans le processus d'attribution à deux niveaux : celui de la culture (dans le sens large de culture et des sous-cultures) du sujet qui explique les conduites d'autrui et celui de la culture (groupe d'appartenance et codes culturels) de l'alter pris en compte par le premier pour son explication. Plus précisément cette étude se centre sur les modalités du processus d'attribution lorsqu'un professionnel français explique les conduites d'un client migrant ou minoritaire dont il connaît l'appartenance socio-culturelle et qu'il catégorise comme telle.
Témoignages sur les problèmes d'identité chez les jeunes immigrés de la seconde génération : décalage entre la famille et les jeunes, entre les jeunes et leurs enseignants, problèmes d'acculturation.
Analyse des difficultés que les travailleurs sociaux peuvent rencontrer dans leurs contacts avec des étrangers en France et leur incompréhension face à un comportement différent.
Etude des changements que subit l'identité, en tant que différentiation de soi par rapport aux autres, du fait de la migration et de l'acculturation. L'enquête, menée auprès de juifs Marocains vivant en France, met l'accent sur l'analyse de l'évolution des représentations (communauté dans son ensemble et individus selon leur sexe), des divers niveaux d'acculturation et de l'identification à la culture française. Le rôle capital de l'ethnicité, dans ce cas de l'identité juive, comme mode de valorisation du moi, est souligné.
La compréhension de l'interculturalisme passe par l'analyse des comportements simultanés de population migrante et des différents acteurs sociaux, agents de socialisation chargés de leur intégration dans le pays d'accueil (à l'école, dans les administrations, dans les entreprises...). Ce travail porte plus spécifiquement en France sur les agents du champ sanitaire et social à savoir éducateurs, travailleurs sociaux, psychologues, tous professionnels des relations et de la communication intervenant en milieu migrant.
A partir d'expériences de formation, l'auteur fait un inventaire des écrans, filtres, prismes déformants au niveau affectif et cognitif qui interviennent dans la perception de personnes de natures différentes. Il s'agit là de travailleurs sociaux en contact avec des familles migrantes. Quelques orientations de travail sont données à ces professionnels pour reconnaître et respecter les personnes d'identités différentes et en situation de minoritaire.