Une trentaine de thèmes sont examinés, notamment la politique européenne des visas et de regroupement familial, ses incohérences et ses conséquences négatives au niveau planétaire.
La difficile mondialisation des flux migratoires; Les contrôles des migrations internationales : vers un protectionnisme accru ?; L'enfermement au coeur des politiques européennes d'asile et d'immigration; Les conséquences des politiques européennes de maîtrise des flux migratoires ou la remise en cause des droits fondamentaux
La question de l'accès au statut de réfugié dans un pays européen est de plus en plus liée à celle des contrôles migratoires. Les politiques d'asile et d'immigration mises en place par les Etats européens - sur leur territoire, à leurs frontières et dans les pays voisins - ont conduit à un infléchissement de la protections et des garanties accordées aux demandeurs d'asile. La répartition spatiale des dispositifs de contrôles (visas, agents de liaison, sanctions vis-à-vis des transporteurs, camps fermés et/ou ouverts pour les étrangers...etc.) engendrent l'apparition d'une véritable frontière migratoire européenne, et une diminution importante du nombre de demandes d'asile. Les lieux de mise à l'écart occupent une place singulière dans cette géographie des politiques visant à mieux maîtriser les flux migratoires ; ils sont un des éléments qui soulignent la difficulté croissante des parcours des demandeurs d'asile. L'étude de cette géodynamique migratoire est un outil d'analyse pertinent qui permet de comprendre les reconfigurations géopolitiques des frontières de l'Union Européenne, et l'évolution du système migratoire européen actuel.
Environ 400 000 réfugiés palestiniens vivent actuellement au Liban, un pays qui abrite par ailleurs des réfugiés non palestiniens, dont les effectifs varient de quelques milliers reconnus par le Haut-Commissariat des Nations unis aux réfugiés à 30 000-40 000 selon les sources non-officielles, incluant de nombreux migrants «illégaux», principalement originaires du Soudan et d'Irak.
La longue histoire des camps d'internement d'étrangers en France évoque une expression spatiale du rejet de l'Autre (réfugiés, immigrés, juifs, harkis....) ; elle atteste dans le même temps d'une continuité : le lieu reste, les populations exclues passent en fonction des conjonctures politiques et économiques. Les diverses formes de gestion contemporaine (parfois brutale et peu humaine) cultivent des parentés avec le passé ; bien sûr, il ne s'agit pas d'établir une simple filiation avec les premiers camps d'internement des exilés espagnols ou ceux dans lesquels le régime de Vichy enferma les juifs. Mais les dispositifs répressifs élaborés dans les années trente contre les étrangers ont influencé et dans une certaine mesure conditionné l'opinion française habituée à confondre, réfugiés, juifs et travailleurs immigrés. Après la Libération, certaines infrastructures ont continué d'être utilisées pour des politiques et des stratégies d'exclusion différentes. Aujourd'hui, bien que les enjeux et les formes soient totalement différents, les phénomènes d'exclusion se sont poursuivis et ont été largement développés dans le cadre de la construction européenne. Ces diverses formes de cloisonnement spatial peuvent être considérées comme de nouveaux espaces frontaliers où l'exercice des droits de l'homme est limité et dont la terminologie est riche d'euphémisme. Cartographier l'existence de ces lieux, trace du même coup les contours d'une autre Europe : celle du rejet aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'Union européenne. La détension des candidats à l'exil n'est plus une exception et devient la règle pour gérer des flux massifs, une règle qu'il importe d'introduire dans la juridiction de l'Union européenne, notamment celle concernant les réfugiés . (résumé de la revue)