Les nouvelles catégories moyennes issues de l'immigration représentent une part toujours plus importante des couches moyennes et marquent l'inclusion progressive des populations d'origine immigrée dans la société française. Cette réussite sociale se traduit par une demande sociale de reconnaissance, la dynamique sociale engendrant une dynamique spatiale. Dans ce contexte, le logement privé est perçu comme un des éléments d'une promotion sociale, le logement social étant empreint d'une image de concentration sociale. Toutefois, ce désir de "résidentialisation" se heurte à des pratiques discriminatoires, cette situation étant un enjeu pour le processus français d'intégration.
Réalisée dans les quartiers lyonnais et parisiens, une étude analyse la forme de discrimination qui pèse à l'encontre des catégories moyennes étrangères ou perçues comme étrangères sur le marché du locatif privé. Proposé sous la forme d'une synthèses à travers la revue Migrations études, l'enquête s'est appliquée à établir ou à mesurer la part de discrimination existante et les caractéristiques des publics les plus discriminés dans l'accès au logement, la nature et ce sur quoi repose la perception des victimes, la preuve des discriminations. Un dernier volet s'interroge sur les variables contextuelles ou individuelles à partir desquelles ces refus peuvent ou non s'inverser. L'étude a été faite pour le compte du Fonds d'action et de soutien pour l'intégration et la lutte contre les discriminations.
La discrimination sur le marché du logement à l'encontre des catégories moyennes étrangères ou issues de l'immigration existe, bien qu'elle soit malaisée à révéler. Néanmoins, elle est un élément de la gestion du marché locatif et, par conséquent, elle pèse sur les perceptions des candidats. Ces représentations ont un impact qui va bien au-delà de la réalité ségrégative : l'intériorisation modifie les démarches des ménages. Cette recherche est doublement novatrice : d'une part, elle s'intéresse au marché locatif privé ; d'autre part elle se préoccupe d'une population habituellement délaissée, car sans véritable enjeu politique.
L'intégration des Franco-Maghrébins est un thème largement débattu et soulevé à chaque épisode de violences urbaines. L'intégration des jeunes nés ou devenus français est au coeur du débat sur la Nation et ses représentations, l'enjeu est national car au delà des différences individuelles, il y a bien souvent des représentations globalisantes d'un groupe sur l'autre. L'auteur tente une réflexion sur ce sujet malgré les tabous et les a priori.