L'auteur tente de comprendre comment les questions de citoyenneté et de démocratie locale impliquant les étrangers ont été abordées en Belgique, notamment depuis l'arrêt de l'immigration en 1974 et l'adoption des droits politiques pour les populations européennes de l'Union.
L'auteur s'attache à montrer les différents sens liés à la notion de citoyenneté, à en décrire les origines et les implications actuelles. La conception issue de la tradition révolutionnaire réserve la qualité de citoyens aux nationaux qui, seuls, sont admis à l'exercice des droits politiques. Il existe, cependant, d'autres formes d'exercice de la citoyenneté que la participation au pouvoir politique, et notamment du droit de vote.
Commissions consultatives spécifiques, conseillers municipaux associés, participation à des structures transversales (conseils de quartiers, etc.) ou encore droit de vote local... quelles formules sont-elles possibles et souhaitables afin de permettre aux immigrés de participer à la vie locale ? La première partie de ce livre éclairent sur différents aspects de la question. Dans la deuxième partie, les auteurs dressent un état des lieux des expériences des quelques villes qui ont mis en place, auprès de leur conseil municipal, un système de représentation des étrangers par des élus. D'autres exemples d'association de ces populations à la vie de la cité y sont également présentés.
Dans cette synthèse des travaux les réflexions des différents contributeurs sont mis en perspective autour de la notion de citoyenneté selon deux axes : d'une part en fonction des ses aspects politiques et sociaux et, d'autre part, en fonction des dimensions individuelle et collective.
Sont rassemblées ici les contributions de trois élus qui, selon des approches différentes, abordent la question de la participation des étrangers à la vie locale. Françoise Jullien, maire de Mons-en-Baroeul (1989-1995), retrace le contexte, sur sa commune, de mise en place de la première expérience française d'élection d'étrangers associés à un conseil municipal et en fait le bilan. Aziz Sahiri, maire-adjoint de Grenoble (1989-1995), tout en relatant son parcours d'élu indique la façon dont sont perçus les jeunes issus de l'immigration quand il s'agit de leur faire prendre place sur une liste en vue d'élections municipales. Gilles De Robien, député-maire d'Amiens, préconise quant à lui l'association des étrangers à la vie locale par des actions concrètes dans les quartiers.
L'analyse, dans cet article, est centrée sur les élections d'étrangers associés aux conseils municipaux qui se sont déroulées dans diverses villes en France. Les auteurs font le point sur ces actions, s'intéressent à leur mise en place et au fonctionnement de ces dispositifs. Des fiches indiquent ensuite, pour chaque ville, les principales caractéristiques des élections et l'identité des élus.
Outre les conseils municipaux, il existe d'autres formes plus classiques de participation des étrangers à la vie locale. L'auteur en présente trois exemples : la Commission Extra-Municipale des Immigrés (CEMI) d'Hérouville-Saint Clair; l'Office Municipal des Migrants (OMM) à Champigny; le Conseil Consultatif des Etrangers (CCE) à Strasbourg.
La citoyenneté fait figure, de nos jours, de remède miracle, face aux difficultés sociales (chômage, violence urbaine) souvent liées au thème de l'immigration. Mais celle-ci peut recouvrir des réalités bien différentes : de la participation aux scrutins électoraux, jusqu'à des notions plus larges de responsabilité face à la vie en collectivité, ou de rempart contre l'individualisme ambiant. La question de la représentation des intérêts des étrangers auprès des instances décisionnelles reste aujourd'hui ouverte en France et en Europe. Certains y répondent par la constitution de commissions à voix consultative au niveau des conseils municipaux, d'autres voient plutôt dans un accès facilité à la nationalité du pays d'accueil un tremplin vers une meilleure intégration. Le droit de vote aux élections locales pour les étrangers est aussi une revendication de certaines associations. Pour contrer le développement de l'exclusion et la montée du racisme, des initiatives quotidiennes dans les collectivités locales permettent aux habitants de ce type de quartier en difficulté de reprendre confiance. Ce dossier a pour objectif de présenter un certain nombre de points de vue et de témoignages dans quelques pays européens : en France, au Royaume-Uni, au Luxembourg et en Allemagne.