A partir du cas des naturalisés marocains, l'étude présentée en synthèse vise à rendre intelligible le phénomène des acquisitions de la nationalité française. Elle s'intéresse en particulier aux évolutions, aux enjeux et aux significations de son acquisition. Dans son approche méthodologique, elle repose sur des entretiens réalisés auprès de Marocains établis en France ayant acquis la nationalité française (35 entretiens) ou n'ayant pas souhaité l'acquérir (5 entretiens) ; elle s'appuie également sur des entretiens avec des responsables de l'administration marocaine concernée et sur l'analyse de travaux documentaires. Elle s'est attachée à mettre en relief les significations particulières de cette situation en termes de stratégies migratoires, de conception et de pratiques de liens d'allégeance.
A partir du cas des naturalisés marocains, cette étude vise à rendre intelligible le phénomène des acquisitions de la nationalité française. Ceci par l'analyse des comportements, des études et des représentations que ces naturalités se font de leur vécu, de leur choix et de leurs différentes appartenances. L'autre question à laquelle cette étude tente de répondre concerne le type de rapports qu'entretiennent l'immigration et la naturalisation entre elles.
Historique des migrations des Marocains en France depuis 1954 et caractéristiques de cette population en 1990. Outre un chômage élevé, un taux de mariage mixte et de naturalisation en augmentation, et des transports de revenu vers le Maroc encore importants, les Marocains vivent une phase de transition dans leur processus d'intégration à la France encore repliés sur la religion et leur culture d'origine qui devrait évoluer avec les jeunes.
L'immigration marocaine en Europe est largement répartie entre différents pays : France, Pays-Bas, Espagne, Italie. A partir de nombreuses enqûetes menées dans le nord-est du Maroc (région de Berkane), l'auteur analyse la conjoncture économique et les logiques propres aux travailleurs migrants ayant quitté leur pays avant 1974 et celles des jeunes migrants qui tentent leur chance en Europe aujourd'hui. Il apparaît qu'une certaine dévalorisation de la terre et du groupe d'appartenance est à l'oeuvre pour tous les migrants de cette région. Cependant, chez les jeunes, qui aujourd'hui sont plus instruits et qualifiés, la migration n'est plus vue uniquement en termes de retour, elle doit être source d'épanouissement et ne pas bafouer leurs droits sociaux.