Après un rappel historique sur l'origine des Tsiganes et gens du voyage et leur installation en France l'article retrace l'évolution de leur statut juridique et expose notamment les dispositions du projet de loi présenté le 11 mai 1999 en Conseil des ministres.
Après avoir passé en revue les dispositifs dont dispose l'Europe pour faire face au contrôle des frontières et avoir constaté que cette volonté de fermeture s'accompagne d'une méconnaissance de la diversité des différents courants migratoires, l'auteur fait une analyse de l'immigration en provenance des pays de l'Est, en se focalisant sur les Roms. Les Tsiganes apparaissent dans toutes les formes que prennent les migrations en provenance de l'Est, migrations souvent économiques, facilitées par la proximité géographique et caractérisées par des mouvements frontaliers et saisonniers, et souvent étant le fait des clandestins.
Ce premier chapitre du dossier consacré à l'urbanité et à l'accueil des Tsiganes se place dans une approche juridique. Etude de la législation (1912-1969) situant la question nomade dans l'idéologie sécuritaire et la logique de la sédentarisation ; réflexion sur un texte de Marcel Waline relatif à la réglementation d'exception envers les Bohémiens au nom de la sécurité publique. Examen des mesures restrictives à l'encontre des Nomades pendant la Deuxième Guerre mondiale : internement, déportation, et situation en Gironde. Analyse de l'article 28 de la loi Besson (31/05/1990) sur les conditions d'accueil (passage, séjour, scolarisation, activités économiques) des gens du voyage.
La France n'arrive qu'en deuxième ou troisième position dans l'accueil des immigrés en provenance d'Europe de l'Est. En dehors d'un flux modeste de Polonais, de Tsiganes, de Roumains et de Soviétiques la France reçoit peu de chercheurs et d'étudiants et n'encourage pas l'exode des cerveaux.
Ce dossier étudie la situation des nomades-gitans, tsiganes dans la Communauté Européenne, et plus précisément en Irlande, France, Belgique, Espagne.
Ce dossier regroupe des articles traitant 1) du droit des minorités tsiganes en Europe (revendications minoritaires, protection juridique, contradictions internes) à l'appui de textes de référence produits par des organisations internationales ; 2) des Tsiganes en tant que minorité ethnique (discrimination, droits civiques, éducation) ; 3) de la loi hongroise sur les minorités ; 4) de la Charte du Conseil de l'Europe sur les langues régionales et minoritaires (le texte, la position de la France, le discours raciste, les modalités de ratification).
Etude réalisée à partir d'une recherche récente, dont son objectif était d'apporter un éclairage sur les conditions de vie des Tsiganes originaires des Pays de l'Est demandeurs d'asile à leur entrée sur le territoire français. Bien que circonscrite à quelques lieux d'arrivée ou de séjour en France, la situation décrite aurait une portée plus générale et affecterait l'ensemble des groupes réfugiés sur d'autres parties du territoire. Un des intérêts de l'étude est de constater l'articulation entre courant migratoire et réalités communautaires. Malgré la diversité des situations et de groupes, elle met en évidence l'importance des réseaux sociaux de parenté et la forte mobilité sociale de la famille. Elle montre également le rôle joué par les services sociaux d'aide et d'assistance dans la localisation des familles.
La citoyenneté des Tsiganes : ce dossier est constitué d'une analyse des formes d'expression - allant de la dimension privée à la dimension publique et politique - des générations issues de l'immigration. Elle est suivie d'un examen de l'évolution sociologique de l'élite tsigane en Hongrie, menée sur trois générations, d'un interview du vice-président du Parlement slovaque sur la réalité tsigane, d'une analyse du concept d'autonomie personnelle comme modèle d'entité nationale et solution à la problématique des minorités. Il s'achève par un réflexion sur le phénomène de rejet des populations tsiganes en France et en Roumanie.
Analyse des résultats d'enquêtes menées en 1992 en France sur la migration des Tsiganes originaires de l'Europe de l'Est, plus particulièrement sur le fonctionnement des pratiques d'accueil de ces réfugiés et sur le comportement des familles ou des individus demandeurs d'asile. Présentation des données sur le flux migratoire et la situation des Tsiganes dans les pays d'origine. Etudes des stratégies liées à la demande d'asile : 1) le statut juridique des postulants (droit d'asile, Accord de Schengen, convention internationale spécifique); 2) le dispositif d'accueil et ses aléas; 3) les réalités de l'assistance (l'utilisation des services sociaux, leurs faiblesses, la multiplication des sous-statuts). En conclusion : la lutte contre la discrimination des Tsiganes, une priorité internationale.
La sucession des vagues de migrations Tsiganes depuis le Xème siècle caractérise une histoire mouvementée. Les aspects linguistiques mettent en valeurs la diversité des dialectes d'Europe. L'économie Tsigane doit subvenir aux besoins de la communauté et gérer les rapports avec la société extérieure. La vie communautaire est le fondement essentiel de la société tsigane qui est confrontée à un problème de reconnaissance sociale et de discrimination. La protection sociale s'avère défaillante pour cette population.
Les relations entre nomades et sédentaires : réflexion sur la dimension ethnique et le processus de stigmatisation lié à l'intéraction sociale. Exemple de situations d'assimilation ou de marginalisation des Tsiganes, et de leurs conséquences sur l'identité ethnique et l'identité culturelle, en Italie (Piémont), au Danemark, en Espagne.
Les initiatives de participation sociale (mouvement associatif, congrès etc...) provenant des divers groupes Tsiganes en France : réflexion suscitée par la présence de Tsiganes à un colloque les concernant. Analyse des mécanismes de ces initiatives, en continuité avec les tradition et en liaison avec la société extérieure, permettant aux Tsiganes de sortir de leur statut lié au nomadisme, de prendre la parole, de formuler leur demande sociale, et d'accéder progressivement à la reconnaissance sociale et juridique.
Place des Tsiganes et des nomades dans la société d'accueil : réflexion sur la survie d'une minorité culturelle et sur les politiques mises en oeuvre en France constituant une menace pour l'identité culturelle et sociale tsigane. Evolution de la politique sociale, entre 1960-1985, visant à favoriser la sédentarisation pour permettre l'assimilation et à gérer l'organisation sociale tsigane par une action socio-éducative et une réglementation (structures de protection sociale, planification et gestion du stationnement, lois de décentralisation).
La rencontre entre Tsiganes, institution et association en France était un des objectifs de ce colloque. La politique culturelle et la politique sociale mises en oeuvre envers les nomades interviennent dans différents secteurs : protection sociale, logement, lutte contre la pauvreté et la discrimination.
Sur les revendications présentées par les Tsiganes en France qui attirent l'attention sur certains problèmes : stationnement, pauvreté, discrimination. Quelques réactions à ce colloque sont aussi présentées.