Le lieu de sépulture est une des clefs pour l'interprétation de l'intégration des immigrés d'origine maghrébine à la société française. La désignation de la dernière demeure permet d'étudier la notion d'identité spatiale post mortem. Entre le lieu de décès et le lieu de sépulture, toute personne a le choix d'investir en espace selon ses convictions religieuses ou des attaches familiales. Dans le cas de la mort en situation d'expatriation/immigration, l'identification spatiale post mortem n'est pas unidimensionnelle. Ce n'est pas seulement un choix entre le lieu de décès et un lieu de sépulture ; mais elle s'inscrit en cas d'hinhumation en France, comme un arrachement/rupture de la filiation avec le Terre des Ancêtres (présentation éditeur).
Pour l'immigré, la décision du choix du lieu de sépulture constitue un moment sans fards où se révèlent les liens complexes entretenus avec lui même, sa famille, les pays d'origine et l'accueil.La mort,à travers son culte et son souvenir,serait-elle la pièce maîtresse du rite d'intégration à la société d'accueil?
De son vivant le migrant est sans cesse questionné directement ou indirectement sur la question du retour au pays d'origine - qui devient une espèce de mythe avec le temps. La question de la mort se pose par contre de façon plus inidividuelle et en relation au groupe d'appartenance. In s'agit d'une épreuve de vérité pour le groupe même (famille, communauté des migrants, pays d'origine, village natal) dans la mesure où les dispositifs de rapatriement ou d'attraction pour la France mis en place de façon intra-communautaire se relèvent très importants pour la destinée du corps du migrant.
La majorité des rapatriés souhaitent que leurs morts reposent en Algérie, mais pour ceux qui désirent ramener en France les corps de leurs proches, une association apporte son aide logistique pour alléger les formalités d'exhumation et de transfert. Les racines sont vivaces grâce à l'existence de ces cimetières : le fait d'avoir ses morts enterrés dans des cimetières algériens imprègnent sans doute à jamais l'inconscient des familles rapatriées.
Enquête menée au Ministère des Affaires Etrangères de Tunisie sur 500 dossiers consulaires de Tunisiens décédés à l'étranger et rapatriés dans leur pays d'origine.
Bilan des connaissances visant à communiquer l'état de la recherche et de la réflexion sur la présence des femmes d'origine étrangère en France, les femmes et le travail, les femmes et la formation.
La mort en situation d'immigration permet une approche de l'intégration des immigrés centrée sur le concept de lieu en tant que noyau de la structuration des relations sociales entre la famille d'origine et ses ressortissants installés en Europe. Le choix du lieu d'enterrement se présenterait donc comme une insertion au sol. C'est dans cet esprit que l'auteur analyse plusieurs cas appartenant à des communautés immigrées différentes installées en France : la rumeur du cannibalisme des Chinois à Paris, le courant migratoire post-mortem des Portugais, le rapatriement des morts-nés Maghrébins et le rapatriement des Turcs.
La mort de l'immigré en France suivi du rapatriement de la dépouille mortelle en Tunisie peut être interprété comme une forme de résistance à l'assimilation. Parce qu'il est un des lieux de culte de l'islam le choix du cimetière manifeste l'identité religieuse et s'apparente à un retour au pays natal. Qu'il s'agisse de mariage mixte, de Harkis rapatriés ou de naturalisés, la question du lieu de l'enterrement soulève de nombreux conflits qui renvoient à l'origine, à la filiation, à la religion du défunt.
Aspect évolutif de l'insertion des femmes immigrées entrainant une modification de la reproduction sociale de l'immigration. Enquête menée auprès de quarante maghrébines primo-immigrées en France (Grenoble). Les aspects historiques, 1921-1986 et généraux de l'immigration des Algériens à Grenoble, le regroupement familial, la dynamique familiale dans l'immigration. Observation des femmes dans leur vie quotidienne (la perception spatiale, en particulier l'espace domestique, l'alimentation, et la consommation alimentaire), dans leur vie affective (le mariage des enfants, le décès d'un proche).