La diaspora afghane en Europe se caractérise à la fois par son intégration réussie (aptitude à faire face aux aléas de l'exil) et le renforcement de son identité collective (image de soi valorisée).
Contributions issus d'un colloque organisé par 6 universités suisses et françaises réunies sous l'acronyme Cluse, travaillant dans une perpective pluridisciplinaire. Ces textes sont réunis autour de trois pôles (eux-mêmes répartis entre approches générales et études de cas) : 1) Les politiques migratoires et la mondialisation, 2) Les réseaux, les espaces et l'imaginaire, 3) Le culturalisme, le cosmopolitisme et le métissage.
Le texte tente de mettre en perspective deux notions qui semblent appartenir à deux domaines distincts, tels l'hospitalité et la naturalisation. L'hospitalité, si elle fonde la grandeur du recevant, est également une situation pleine de tensions, de contraintes et d'angoisses. Codes et normes assignent des restrictions à l'octroi de l'hospitalité qui s'exerce à l'intérieur de limites temporelles et spatiales : protection et hébergement se règlent rituellement pour une période donnée et relativement courte. L'hospitalité et la protection qu'elle suppose ne saurait aller au-delà du territoire du maître de maison, ou de celui qui est sous son contrôle. Le temps qui s'écoule amènera un changement dans le statut de celui qui jusqu'alors a bénéficié de l'hospitalité. Celui qui est hébergé continuera son voyage ou, dans certains cas, sera intégré à la famille ou à la communauté de son hôte. Mais à certaines conditions, généralement inférieures. Les Eskimos ne sont pas les seuls à faire dépendre l'entrée dans la communauté de la réussite d'une épreuve. Dans les sociétés occidentales, hospitalité et incorporation dans la citoyenneté sont des institutions distinctes. La naturalisation - qui prend place hors du champ de l'hospitalité - implique un changement de statut radical de l'étranger qui, hôte, devient membre à part entière de la collectivité. En ce qui concerne la Suisse, la naturalisation est une épreuve et un rite de passage à la fois. Si l'épreuve est réussie, elle est censée aboutir à la sortie de l'espace-temps de la condition d'immigré et à l'intégration permanente dans la communauté des citoyens.
Pluralisme culturel et identité nationale en Suisse : cette recherche aborde le thème de l'identité à partir de son contraire, l'altérité, que confère la naturalisation. Analyse et historique de la législation et des pratiques de la naturalisation entre 1980-1990 dans les cantons de Genève, Vaud, Neuchâtel, Tessin. Présentation d'histoires de vie fournissant les déterminants socio-culturels et individuels de la décision de naturalisation chez des primo-immigrés et des jeunes des générations issues de l'immigration. Analyse de la naturalisation comme rite de passage (le serment, la fête...) et valeur marchande, des dimensions, (adhésion à un espace et à des symboles) formes et représentations de l'identité. Résultat du sondage sur les motivations du choix et de la non naturalisation chez d'anciens résidents.
Le concept : identité et le processus de production du culturel : réflexion sur la légitimité des approches fondées sur la notion d'ethnie. Définition, formation de l'identité ethnique et des divisions ethniques. Condition de reproduction et utilisation de l'«emblématique» identitaire (rituels, systèmes de signes et de représentations, valeurs culturelles d'un groupe). Validité des notions de territorialité et de localité dans l'analyse ethnologique de l'identité.
En temps de guerre et d'exil, les enfants Afghans ne peuvent s'identifier au modèle parental car les adultes sont décédés ou dispersés. Fréquemment, ces jeunes réfugiés cherchent alors à s'identifier aux modèles nés de la guerre, tels les mujahidin.
Analyse de l'adaptation socio politique des réfugiés Afghans au Pakistan qui pour protester contre l'existence d'un gouvernement anti-islamique dans leur pays, se sont installés provisoirement au Pakistan et qui pour mieux organiser leur lutte préservent une certaine autonomie et une organisation spécifique.