A mi-chemin entre le dernier recensement de la population de 1990 et le prochain prévu en 1999, des estimations viennent de faire le point sur la progression démographique au 1er janvier 1995 et notamment sur le solde migratoire en Matinique, Guadeloupe et Guyane. Les démographes supposent un gain migratoire en Martinique et en Guadeloupe d'environ un millier en moyenne annuelle depuis 1990 et ont opté pour un fort ralentissement de l'immigration en Guyane.
Parmi les natifs des Antilles-Guyane aujourd'hui âgés de 16 à 59 ans, près d'un sur deux vit ou a déjà vécu en métropole. Une bonne part des résidents de l'Hexagone y sont installés depuis longtemps, conséquence des fortes vagues migratoires passées. Tout le contraire pour les migrants-retour : beaucoup n'ont habité outre-Atlantique que quelques années.
Les auteurs analysent les résultats d'une projection de population en fonction de trois hypothèses : natalité, mortalité, mouvement migratoire et présentent quatre scénarios pour entrevoir la population des Antilles-Guyane en l'an 2 000 et pour imaginer celle des Antilles en l'an 2 010. Un fait semble acquis : la croissance démographique sera présente jusqu'à l'aube du XXIème siècle. Le jeu migratoire aux Antilles et plus encore en Guyane en conditionnera l'ampleur. Il sera aussi la clé des évolutions plus lointaines.
Depuis les années 80, les Antilles ont connu une forte croissance de leur population. La Martinique est passée d'un solde migratoire négatif (-22 000) à un équilibre entre départ et arrivée entre 1982-1990. La Guadeloupe est passée d'un solde migratoire négatif (- 25 000) à un solde positif (+ 2 500). La crise économique en métropole a modifié les caractéristiques migratoires : les jeunes ont eu moins de raisons d'émigrer, ceux qui l'ont fait ont choisi des séjours plus courts. Quant à la Guyane, la part des étrangers représente désormais 30 pour cent de la population résidente : Surinamais, Haïtiens, Brésiliens.