Cette étude porte sur les trajectoires résidentielles depuis le pays d'origine de trois groupes qui accèdent à la propriété en France : Portugais, Turcs, Africains de l'ouest. L'auteur s'est attaché à montrer comment l'accession intervenait dans l'itinéraire résidentiel familial, à quoi elle répondait et quelles variables pouvaient caractériser les trajectoires de chacun de ces groupes. Dégageant la part de contraintes dans la recherche d'un logement, celles des pressions sociales s'exerçant à l'encontre des minorités ethniques, l'auteur a voulu mettre en relief les dynamiques de l'immigration dans la lutte entre la précarité du logement, celle des projets de sédentarisation. Enfin, elle tente de comprendre à travers entretiens et suivis des familles, comment se localisent successivement ces populations dans une situation de mobilité résidentielle.
Face à la persistance de relations conflictuelles entre Tsiganes et Gadjé, ce dossier consacré à la communication, accorde une place centrale à la problématique des représentations sociales. L'analyse des situations de confrontation porte sur les formes de rejet vécues au quotidien, dans les faits et discours : l'habitat, l'école, la presse, la production audiovisuelle et cinématographique renvoient et entretiennent des images folkoriques, délinquantes, négatives du Tsigane pouvant conduire à la demande d'une protection législative contre la discrimination ethnique (comme le fit le Conseil Central des Sinti et des Rom d'Allemagne en 1993).