Si la plupart des études sociologiques sur la migration internationale comtemporaine s'intéressent à des aspects spécifiques de la mobilité transnationale et à ses impacts sur les individus, les groupes, les communautés et les sociétés, ici le but de l'auteur est de quitter le niveau emirique et de présenter des réflexions sur les défis généraux auxquels est confrontée la sociologie de la migration en cette époque de mondialisation.
Ces dernières années, les migrations internationales ont augmenté et constituent désormais un facteur important de transformation sociale dans toutes les régions du monde. L'article passe en revue les causes et les caractéristiques des migrations et examine certaines questions-clés : les migrations et le développement, la coopération internationale, l'établissement des migrants et la diversité ethnique, les migrations en tant que menace pour l'Etat-nation.
Après la deuxième guerre mondiale, l'Australie a lancé une politique d'immigration de grande envergure pour accroître la population et doper l'économie. La politique de multiculturalisme qui a suivi est à son tour mise en question.
L'exemple de l'Australie pays traditionnel d'immigration, est à tous égards riche d'enseignements : privilégiant dès l'origine une immigration blanche, l'Australie s'est décidée, dans les années 70, à ne plus pratiquer de discrimination raciale et ethnique ; constatant l'échec d'une politique assimilationniste, elle a choisi de s'appuyer sur le multiculturalisme. Ainsi l'expérience australienne, si elle n'apporte pas de réponses toutes faites, peut suggérer des voies possibles, profitables aux Européens.
L'immigration a joué un rôle central dans la construction de la nation en Australie. Depuis 1945, environ 5 millions d'habitants sont venus de différents pays, conduisant à une situation de grande diversité culturelle. L'implication de l'Etat dans l'administration de cette installation et des relations interethniques a toujours été prononcée, et dans les 20 dernières années une politique du Multiculturalisme a émergé, donnant naissance à des institutions spécifiques, ce qui a produit des effets profonds à la fois sur la politique sociale et sur le concept d'identité nationale des Australiens. La pertinence du modèle australien pour l'Europe occidentale est discuté, et l'article conclut sur le fait qu'il peut fournir des impulsions utiles, bien que les réponses ne soient pas prêtres à êtres faites.
Description de l'immigration de travailleurs migrants depuis 1945 en France, aux Pays-Bas, en Suisse, en Allemagne RF., en Belgique et au Royaume-Uni et de son rôle comme force de travail flexible. La dynamique du processus migratoire a amené la migration temporaire à se transformer en immigration familiale. Le recrutement de travailleurs immigrés a cessé en 1974 mais la majorité des immigrés sont restés des minorités ethniques dans un cadre de crise économique et sociale. L'auteur estime que le système de migration temporaire conduit inévitablement à une migration permanente et qu'il serait préférable d'organiser par des politiques appropriées l'installation des immigrés.
Description du processus migratoire en Allemagne (RF.) aux cours de la période 1956-1984 et de la politique d'immigration fondée sur le recrutement et le contrôle des immigrés qui n'a pas empêché la transformation d'une immigration temporaire de travailleurs en une immigration de longue durée et d'établissement. Cette politique, toutefois est inadéquate à la nouvelle phase de l'immigration et isole les étrangers. L'auteur décrit également l'état du débat depuis 1982 sur le statut juridique des étrangers, sur l'inexistence d'une solution du problème dans un avenir proche, ce qui laisse les immigrés dans un état d'insécurité.