La discrimination n'est pas le fait de sociétés qui instituent en droit des différences de traitement entre les individus en raison de leur origine, de leur rang ou deleur religion. Elle est au contraire le fait de sociétés qui proscrivent formellement ce type de différenciations, mais les pratiquent massivement. Telle est la contradiction que donne à comprendre la situation des « jeunes de banlieue » aujourd'hui en France, singulièrement lorsqu'ils sont « issus de l'immigration ». Revenant sur les émeutes de l'automne 2005, Robert Castel analyse ici les mécanismes de stigmatisation et de relégation qui tiennent ces populations en marge de la citoyenneté pleine et entière, au mépris des principes fondamentaux de la République. Si l'on veut appeler les choses par leur nom, c'est bien à un retour de la race sur la scène politique et sociale que l'on assiste aujourd'hui.
La discrimination négative n'est pas le fait de sociétés qui instituent en droit des différences de traitement entre les individus en raison de leur origine, de leur rang ou de leur religion. Elle est au contraire le fait de sociétés qui proscrivent formellement ce type de différenciations, mais les pratiquent massivement. Telle est la contradiction que donne à comprendre la situation des "jeunes de banlieue" aujourd'hui en France, singulièrement lorsqu'ils sont "issus de l'immigration". Revenant sur les émeutes de l'automne 2005, l'auteur analyse ici les mécanismes de stigmatisation et de relégation qui tiennent ces populations en marge d'une citoyenneté pleine et entière, au mépris des principes fondamentaux de la République.
L'auteur montre comment les émeutes des banlieues, à travers les processus de discrimination, furent le mode d'expression de personnes privées de reconnaissance politique.
Education, intégration, inégalités... Au sommaire de ce dossier notamment : L'échec du "modèle républicain" ? : réflexion d'une sociologue ; La discrimination négative : le déficit de citoyenneté des jeunes de banlieue ; Des " marcheurs " de 1983 aux " émeutiers " de 2005 : deux générations sociales d'enfants d'immigrés.
Analyse historique des conditions, des modes d'existence et des rôles joués par les individus ou les groupes " à l'écart " dans une société. Mendicité, mobilité incontrôlée, instabilité affective, sexuelle et sociale caractérisent les populations marginales du XIVe au XVIIIe siècles. L'auteur distingue l'exclusion (qui implique un jugement prononcé par une instance officielle) de la marginalité qui sous-entend une situation de sous-culture, une errance marquée au départ par une rupture, puis un état de désaffiliation. La marginalisation est ainsi vue comme une production sociale trouvant son origine dans les structures de la société et l'organisation du travail. Perenantl'"exemple de l'industrialistaion au XIX e sicèle et la situation contemporaine, l'auteur conclut que la restructuration d'une société dans le sens de sa modernisation entraîne la marginalisation de groupes et d'individus.
L'objectif de cet ouvrage est de mesurer une nouvelle donne contemporaine par le rapport au travail : l'existence d'individus placés comme en situation de " flottaison dans la structure sociale " et qui n'ont pas de place assignée dans le marché de l'emploi. Le caractère socio-historique de la place occupée par le salariat permet de saisir la " menace de fracture " qui touche les sociétés aujourd'hui et qui met au premier plan la précarité, la ségrégation et la vulnérabilité. Castel montre le mouvement pendulaire entre la précarité ayant précédé les années 60, la période des années 60 - où le travail salarié constituait la matrice intégratrice de la société grâce au plein emploi et aux droits sociaux garantis aux travailleurs et à leurs familles - et le retour à une condition où des personnes susceptibles de travailler sont considérées sur-numéraires. Alors que dans l'acception du sens commun ces individus sont des " exclus " (l'exclusion étant un état dans cette perspective), l'auteur montre que ce phénomène est le produit d'un processus de désaffiliation lié à la destabilisation et à la vulnérabilisation d'un nombre de plus en plus important de travailleurs.