L'immigration vers Italie commence à la fin des années soixante-dix. La définition d'une politique migratoire n'a pas suivi immédiatement ce phénomène historique : il n'y a eu aucune règlementation jusqu'au milieu des années quatre-vingt. L'immigration a tardé à devenir un enjeu politique
Flux migratoire et représentations négatives en Italie des migrants en provenance des Balkans. La législation italienne en matière de droit d'asile ne leur est pas favorable.
Cet article présente les résultats d'une recherche réalisée en Italie portant sur la condition des femmes immigrées entrées sur le territoire italien légalement ou illégalement, parfois suite à une duperie, ou victimes de violence et qui se prostituent. Après avoir analysé le cadre normatif italien en matière de trafic de femmes lié à la prostitution, l'auteur établit des estimations quantitatives et fait une typologie à partir d'entretiens réalisés auprès de témoins privilégiés et de femmes immigrées. Les Albanaises et les Nigérianes sont les plus fortement confrontées à la présence des souteneurs, par exemple, même si chaque groupe présente des spécificités et des différences.
Depuis la chute du mur de Berlin, la question des réfugiés et des nomades des pays de l'est est devenue cruciale, face à la tragédie en Yougoslavie et du regard de la politique migratoire des pays de l'Union Européenne.
Itinéraire de réfugiés albanais en Italie arrivés en 1990 lors d'un exode de masse. Ces populations se considèrent comme des réfugiés économiques, prêts à retourner en Albanie si une occasion se présente.
Analyse des différents aspects de la migration saisonnière en Italie, notamment des questions ayant trait à la mobilité et à la flexibilité, et plus particulièrement dans l'agriculture du sud du pays. L'agriculture constitue la principale source d'emploi pour les saisonniers, et implique souvent des problèmes de précarité et d'irrégularité. Cet aspect particulier de l'emploi engendre de sérieux problèmes concernant à la fois les implications socio-économiques d'un travail précaire et difficile et les conditions sociales des immigrés.
En dehors de l'Europe, plusieurs pays doivent faire face à des flux d'immigrés en provenance de l'Est. C'est le cas d'Israël qui accueille des juifs soviétiques ou de la Turquie qui, outre l'obligation de faire face à une migration interne de Kurdes reçoit des Georgiens. Enfin, c'est le cas des Etats-Unis qui favorisent l'exode des cerveaux en provenance de la CEI, sans oublier l'Italie confrontée à l'exode des Albanais.
Dans un contexte international en mutation ayant changé les caractéristiques de la migration internationale, l'Italie est passée d'une société d'émigration à une société d'immigration. La nature de ces récents flux migratoires à destination de l'Italie a déclenché un débat politique interne sur l'immigration et a activé une politique d'immigration. La situation économique et sociale des migrants dans la société italienne s'accompagne d'une montée du racisme et de l'émergence de l'antiracisme organisé. L'auteur conclut en comparant la situation de l'Italie à celle d'autres Etats-nations du Sud de l'Europe.
Il existe deux formes principales de migration féminine : regroupement familial et migration économique. Cet article présente le cas atypique des femmes des Philippines, employée de maison en Italie, et qui furent à l'origine des migrations de leur pays. Le marché du travail en Italie pousse à une spécialisation ethnique et les femmes philippines ont un profil particulier en matière d'éducation, d'emploi occupé, de par leur projet migratoire et le rôle qu'elles jouent dans la vie associative. Elles sont néanmoins victimes de discriminations raciale et sexiste.
L'émigration dans l'histoire italienne. Soit, entre 1876-1976, vingt six millions de personnes qui ont quitté définitivement l'Italie, se sont assimilés au pays d'accueil tout en préservant des traits de folklore ancien. Comparaison entre le Canada et la France.
Le bilan de la recherche concernant les femmes immigrées dans le cadre des migrations internationales montre que ces dernières sont peu prises en compte dans la politique migratoire des différents pays d'Europe. L'étude comparative de leur situation en France, au Royaume-Uni et en Italie et de leur prise en charge par les collectivités locales montrent que les capacités de socialisation des femmes sont importantes et qu'elles peuvent favoriser une participation sociale spécifique grâce aux associations et à une qualité de vie associative où les réseaux d'entraide dominent.
Cette analyse met en évidence l'existence d'un modèle migratoire caractéristique de l'émigration italienne différenciée en courants et sous-courants. L'étude de la chaîne migratoire, de la formation de réseaux communautaires basés sur la famille et la parenté révèle leurs rôles essentiels dans la préservation de l'identification ethnique, de l'attachement aux origines, de la construction et expression de l'italianité parallèlement à des processus d'assimilation. Le maintien des formes d'appartenance et l'interaction réseaux et société d'immigration et inter-réseaux sont examinés comparativement aux Etats-Unis, en France, au Canada et au Canada (Québec).
La migration des Albanais en Italie a été très importante en mars puis en août 1991, à un moment où le gouvernement était en train de mettre en place sa politique migratoire. Il s'agissait donc, pour une partie des autorités, de prouver que l'Italie était en mesure de pratiquer la fermeté à l'égard des nouveaux entrants aux autres pays de la Communauté Economique Européenne (CEE), de répondre à la peur d'un afflux incontrôlable d'Albanais, répandue dans l'opinion, de régler l'affaire en l'absence d'une prise en charge de la CEE, de montrer à l'Albanie la force dissuasive de l'Italie.
L'article décrit l'immigration chinoise en Italie, en se focalisant plus spécialement sur la communauté chinoise de Toscane, une des plus importantes du pays. Cette communauté, dont la formation remonte seulement à une dizaine d'années, s'est développée dans les traditionnels districts industriels de la maroquinerie et-très récemment-de la confection. Les immigrés chinois ont progressivement pris la place des artisans italiens dans ces secteurs de production. L'article, qui se base sur une enquête de terrain et sur une longue observation participante, considère le parcours migratoire des Chinois (provenant en grande majorité du Zhejiang, en Chine Populaire), l'organisation communautaire, l'activité économique, l'interaction avec la population locale.
Etude du racisme en Italie, pays le plus «pro-immigrés» d'Europe. Le racisme italien n'a rien à voir avec un rejet de l'immigration, il n'est pas le fait non plus d'un intégrisme nationaliste, ni d'un traumatisme de la décolonisation. L'article montre que la montée, ces dernières années, de l'intolérance, de la violence et du racisme à l'égard des immigrés s'inscrit, en Italie, dans la destructuration de la société, très aiguë depuis la fin des années 1970. L'immigration joue le rôle d'une fonction-miroir pour la société italienne; l'immigré est un nouveau bouc-émissaire sur lequel se défoulent impunément les tensions et les «catégories élémentaires du social» (violence et instinct du pouvoir).