Actes du colloque international de Genève 15-17 septembre 2004
Enquête auprès des travailleurs du service public à Genève (Suisse) : ils racontent comment ils vivent l'Etat, leurs chefs ou leurs subordonnés. Ils racontent comment ils doivent réinsérer des chômeurs dans un marché du travail recomposé où la précarisation domine. Ils racontent comment ils assistent des requérants d'asile et des travailleurs immigrés clandestins.
Cet ouvrage collectif a pour but d'apporter des analyses, des réflexions et des concepts-clés pour élucider les enjeux du devoir de fidélité à l'Etat des travailleurs du service public pris entre servitude et liberté.
Chercheur et universitaire à Genève, spécialiste du droit d'asile en Suisse et en Europe, l'auteur soumet les politiques migratoires au questionnement philosophique. Sa réflexion porte sur la rétention, la détention et l'expulsion des migrants ainsi que des demandeurs d'asile, aux frontières de l'Europe. Elle confronte cette réflexion aux faits, à l'actualité, tout en dialoguant avec des auteurs et des ouvres. Mettant en garde contre les dérives sécuritaires et la banalisation des attaques contre le cadre politique et les droits, elle montre qu'une Europe politique du partage qui s'appuierait sur un élargissement de la citoyenneté est possible.
Cet ouvrage est le troisième volume d'une série de travaux concernant les travailleurs du service public. Partant du constat que ces travailleurs du service public doivent appliquer les décisions de l'Etat tout en constatant les attaques faites au services public et aux plus précaires (chômeurs, étrangers ...), l' auteure tente d'apporter des réponses par le biais d'analyses et de définition de concepts-clés.
L'auteur aborde la figure du paria en la mettant en miroir avec la notion de sans-Etat distincte de celle d'apatride, dans l'oeuvre de H.Arendt.
Au nom de la sécurité, s'appuyant sur un soubassement de peur inconsciente, un discours de pouvoir recourt à la "tolérance" pour exclure de fait la civilité de la politique et la confiner dans un espace où les "sans" (sans papiers, sans droits, sans Etat) ne peuvent être l'objet que d'une attention policière ou humanitaire (Résumé de la revue)
Les sans-Etat sont une figure emblématique de notre époque. Forcés au déplacement par les rapports de domination économiques et politiques, ils hantent l'histoire et l'espace multinational. Considérés comme une figure-sujet philosophique et non comme une simple catégorie juridique, ils deviennent un fil rouge pour comprendre, inventer, humaniser la politique. Ils appellent un changement de perception et de lecture du mouvement des populations. Une redéfinition de la citoyenneté. A l'ère des humains jetables (populations déplacées, peuples sans Etat, exilés, sans-papiers, mais chômeurs de longue durée, etc.) cette réflexion est d'actualité.
A propos de la récente loi fédérale suisse sur les mesures de contrainte en matière de droit des étrangers adoptée le 18 mars 1994 et entrée en vigueur le 1er février 1995 - ce qui est appelé en France la rétention administrative - après avoir été soumise à référendum en Suisse, l'auteur situe la loi et s'interroge sur sa signification philosophique et éthique du point de vue de la philosophie politique.
Les auteurs élargissent les perspectives de la recherche en soulignant l'importance croissante, pour l'éducation, des migrations intercontinentales et des problèmes de l'asile. Leur article met en évidence un certain nombre de questions que les chercheurs pourraient aborder utilement dans ce domaine.
Cet ouvrage est construit autour de deux axes : une réflexion critique interdisciplinaire sur les concepts fondamentaux et un échange des expériences vécues par les demandeurs d'asile, les travailleurs sociaux et les juristes. Il réunit les textes de 42 auteurs qui, pour la plupart, ont participé à cette rencontre. Les pratiques d'applications du droit d'asile dans les différents pays d'Europe sont analysées et commentées. Celles-ci restreignent les conditions d'octroi du statut de réfugié et excluent de nombreux exilés alors que la violence se répand dans de nombreuses régions du monde. Une violence à laquelle n'échappe d'ailleurs pas les exilés qui arrivant en Europe sont confrontés à une forme différente de violence : celle du rejet et de l'exclusion sociale. Les racines et les formes de cette violence sont étudiées.