Suite à la fermeture du carré musulman au cimetière du Petit-Saconnex à Genève, des négociations ont vu le jour entre les différentes autorités cantonales et les responsables religieux musulmans. Alors que les entretiens montrent une unité dans le discours, une étude plus approfondie des exigences posées par les responsables au cours des négociations montre des préoccupations culturelles et socio-politiques qui viennent se greffer sur les arguments religieux de la revendication.
Avec la fermeture du "carré" musulman à Genève en 1992, l'organisation de cimetières en Suisse est devenue une priorité pour la communauté musulmane de ce pays. Les responsables religieux présentent cette revendication comme purement religieuse. Ils prônent la solution du cimetière séparé comme la seule respectueuse du rite funéraire musulman. Or, les motivations de la revendication du droit au cimetière sont multiples : l'appartenance culturelle, nationale et sociale vient se greffer sur l'appartenance religieuse. L'attitude face à cette question nous renseigne sur l'attitude d'une communauté religieuse en situation d'immigration. En effet, au cours des négociations avec le gouvernement, la communauté musulmane de Suisse a accepté des assouplissements du rituel funéraire.