Cet article qui présente le traditionnel sacrifice de l'Ayd s'interroge sur la place de ce rite dans les grandes villes modernes.
A partir des rites établis dans la sunna, dans les gestes et dires du Prophète, ces anthropologues ont mis en évidence le modèle musulman du rituel sacrificiel. Contrairement au christianisme, l'islam n'inscrit pas le sacrifice au coeur de son dogme. Néanmoins il lui accorde une place essentielle dans ses pratiques rituelles. Accompagnant toutes les étapes de la vie individuelle, producteur de lien social, lieu de multiples recompositions et transgressions, produisant de nouvelles références locales, même sur le plan de l'islam transplanté, les rituels sacrificiels musulmans illustrent l'ensemble des thèmes que la théorie anthropologique du sacrifice s'est attachée à mettre en évidence : cuisine du sacrifice, dette sacrificielle, fonctions thaumaturgiques. La première partie de ce texte est consacrée au rituel ibrâhîmien et à son statut dans l'islam contemporain. La deuxième montre la pratique du sacrifice en relation au cycle de vie. La troisième met en exergue le passage du religieux au social par le truchement des repas et des fêtes sacrificiels. La quatrième concerne les sacrifices propitiatoires dans les traditions turque, pakistanaise ainsi que chez les marabouts africains de Paris. Enfin, la cinquième partie analyse trois fêtes du sacrifice : en milieu lébu (Sénégal) ; chez les Soudanais de Wad Madani et chez les Gnawa du Maroc.
Chaque année les familles musulmanes commémorent le sacrifice d'Ibrahim Abraham par la fête du mouton. Une longue enquête ethnologique en France, en Belgique, en Grande-Bretagne et dans des pays musulmans méditerranéens a permis de décrire, pour la première fois dans un cadre urbain, toutes les étapes de ce rituel familial et d'en souligner les enjeux religieux, culturels, sociaux, économiques, juridiques et politiques. Cet ouvrage peut intéresser les praticiens et administrateurs chargés de la gestion des rapports intercommunautaires dans les sociétés occidentales où l'islam se trouve transplanté et minoritaire.
Le sang du mouton de l'Aïd-el-kabir - la grande fête musulmane - est, avec le minaret des mosquées et le foulard des lycéennes, un des signes visibles dans l'espace public de la présence de l'islam dans les villes françaises. Or, dan la France républicaine et laïque, tout abattage d'un animal, même rituel et festif, est considéré par les institutions comme un acte technique devant être pratiqué dans un abattoir, seul lieu légal de la mort de l'animal de boucherie. A partir d'un rapport pendu au FAS sur l'égorgement des moutons en souvenir du sacrifice d'Abraham, le chercheur a tenté d'analyser les pratiques des musulmans en les comparant à celles des Institutions et de la législation française en matière d'abattage rituel hallal.
Cette étude présente, d'une part, les textes islamiques permettant d'appréhender le sens de l'Ayd, les codes régissant le sacrifice et la consommation de la viande, et, d'autre part, les textes législatifs concernant l'abattage rituel. Elle met en relief les diverses pratiques individuelles à l'occasion de cette fête et à partir d'une étude de cas, elle analyse une expérience pilote en France (Val-d'Oise).
Lors de la fête de l'Aïd, les musulmans de France sont confrontés à une législation qui réglemente l'abattage rituel des animaux et qui, depuis le 15 décembre 1994, a confié à la mosquée de Paris le pouvoir d'habiliter les sacrificateurs. Après une enquête de quatre ans, l'étude met en évidence les obstacles et l'incompréhension que rencontrent les familles dans leur pratique religieuse et les conditions inadaptées des abattoirs. La dernière partie décrit une expérience pilote - autorisée par la préfecture sur des sites dérogataires - de sacrifice en France (Val-d'Oise).
En France, pays laïc, garant de la liberté religieuse, certaines pratiques ont du mal à s'"intégrer". Il en est ainsi du sacrifice de l'Ayd el-Kébîr, la grande fête des musulmans, qui dans bien des cas, a lieu clandestinement, dans des espaces non adaptés à son déroulement, posant des problèmes de santé humaine et animale, de pollution de l'environnement et de maintien de l'ordre. A partir de l'observation de cette fête pendant les dix dernières années dans la région parisienne, l'auteur tente de répondre a cette question : existe-t-il un espace pour le sacrifice musulman en France ?.
Les aspects économiques, politiques, juridiques, sanitaires d'une pratique religieuse musulmane, l'Aïd el-Kébir : organisation de l'abattage et de la boucherie «halal», sens du sacrifice du mouton étudiés à partir d'une enquête réalisée en 1987-1988 en France (Ile-de-France) dans quatre lieux d'abattage (clandestin ou toléré) : une ferme de Seine-et-Marne, un terrain communal à Aulnay-sous-Bois, un abattoir halal privé du Val-d'Oise, le cimetière musulman de Bobigny. Les réactions de la presse et des non-musulmans à ces manifestations sont analysés.