En s'auto-désignant aventuriers, les migrants d'Afrique subsaharienne réenchantent leurs parcours et expriment, en creux, leur désir d'exister ailleurs et autrement que là où ils sont attendus. L'auteure interroge les compétences sociales et symboliques mises en oeuvre par les migrants africains pour prendre la route, animer les territoires traversés et sortir grandis de cette expérience.
Des comptoirs officieux où se négocient les précieux cailloux, des activités de façade destinées à masquer des transactions illégales, des villes surgies de nulle part, des communautés humaines qui se recomposent en fonction de cette économie très spéciale : c'est une étrange histoire que celle des diamantaires de la vallée du Sénégal qui nous est donnée à lire ici.
Recherche historique et sociologique sur les entrepreneurs africains à Marseille. Cet ouvrage tente d'analyser la manière dont passé et présent s'articulent pour éclairer la figure de l'entrepreneur migrant africain.
La coexistence entre autochtones, allochtones, immigrés correspond à l'ordinaire, au quotidien de la vie urbaine ou rurale mais quand elle fait irruption sur la scène politico-médiatique, elle peut revêtir, la forme du drame social. En Côte d'Ivoire, si la question de l'immigration n'est pas nouvelle, son instrumentalisation politique est récente ; elle n'a jamais cessé d'alimenter le débat public sans jamais pour autant déboucher sur une véritable politique d'immigration et de restructuration de la communauté nationale. Après avoir adopté pendant plus de trois décennies une attitude très libérale en matière d'immigration, donnant "droit" aux immigrants d'accéder à la terre, à des emplois publics et de participer aux différentes élections, le gouvernement ivoirien a notablement révisé ses dispositions réglementaires, réformant le système au profit des "Ivoiriens de souche". Dans ce climat particulièrement tendu et de stigmatisation de l'Autre, les "frères" d'Afrique de l'Ouest découvent leur étrangeté. Devenus les étrangers voire les ennemis de la Côte d'Ivoire, ils sont conduits à contester, accepter ou se réapproprier ces nouvelles assignations. Naturalisation, assimilation au majoritaire, repli sur soi, reconfiguration de ses relations de voisinage et de travail, revalorisation de sa singularité, semblent autant de postures déclinées, tour à tour, par les ressortissants africain installés en Côte d'Ivoire pour affronter l'exclusion. (résumé de la revue)
Installation de commerces par les populations noires africaines et influence des étudiants et des femmes sur les relations intra-communautaires, les créations d'associations et les relations commerciales avec leur pays d'origine.
Histoire des marins africains débarqués à Marseille tout au long du 19e siècle. Leur histoire s'inscrit dans celle de Marseille, étape commune de ces destins croisés.
Sous l'effet de la crise économique internationale, les contraintes que rencontrent les migrants sénégalais se sont multipliées. En refusant le principe de la double nationalité pour les pays du Conseil de l'Entente, dès 1965 le Parlement ivoirien a réintroduit une dimension nationale à la politique d'immigration. Alors qu'ils sont relégués au rang d'étranger et que leur séjour en Côte-d'Ivoire est assujetti à de nouvelles obligations, les Sénégalais de Côte-d'Ivoire sont, dans le même temps, courtisés par leur propre gouvernement comme des investisseurs et des clients potentiels. Face à ces nouveaux enjeux, les Sénégalais de Côte-d'Ivoire adoptent des conduites très variées. Si certains formulent leurs aspirations dans une multitude d'associations à caractère ethnique, villageois, religieux, sportif ou politique, d'autres développent des stratégies individuelles.
Cette bibliographie offre toute une liste d'ouvrages concernant les aspects juridique, politique, statistique et historique des systèmes migratoires ouest-africains. En particulier, pour ce qui concerne le Sénégal, on trouve des indications sur les émigrations sénégalaises dans le reste de l'Afrique, en France, en Italie, en Espagne et aux Etats Unis.
Sur le continent africain, les Sénégalais ont investi d'abord le territoire ivoirien. A l'heure où leurs conditions de séjour sont rendues plus précaires, où l'étranger est stigmatisé, ils appréhendent le pays du cacao moins comme un point d'appui de leur réseaux migratoires et commerciaux trans-nationaux. Ayant érigé la circulation en système, ils n'ont pas réussi par ailleurs à créer ensemble des structures capables de négocier directement avec les Etats ivorien ou sénégalais. En permanence, il hésitent entre le communautaire et l'individualisme.
Il se trouve que la migration africaine est avant tout une migration de contrainte. L'Afrique est présentée coomme la première terre des réfugiés africains qui désertent leur pays mais demeurent sur le continent comme réfugiés politiques et aussi "économiques". Même si la distinction entre réfugié et expulsé n'est pas des plus pertinente dans ce récapitulatif, on voudrait apporter un premier éclairage sur les populations ouest-africains expulsés au sein du continent africain à partir des Nigérians chassés du Ghana en 1954 jusqu'au cas du Gabon en 1995.
Flux migratoire de migrants du Sénégal représentant plus du quart de la population, en Afrique de l'ouest, la destination première est la Côte-d'Ivoire, et vers l'Afrique de l'Est, les Sénégalais vont plutôt au Gabon ou au Congo. L'auteur décrit le circuit d'un certain nombre de migrants, les réseaux d'entraide, les motifs avant tout économiques, et les destinations plus lointaines et moins saisonnières.