Le Fasild a passé commande en 2002 d'une série d'études dans le but de favoriser la centralisation des informations et l'accroissement des connaissances relatives à l'intégration des publics immigrés, marginalisés, présentant des risques d'exclusion ou de discrimination sociale. Cette étude, qui porte sur la deuxième génération kurde en France, s'est appuyée sur une enquête auprès d'un panel de 107 Kurdes âgés de quinze à trente ans et originaires de Turquie, d'Irak, d'Iran et de Syrie. Après un bref historique et la présentation de la problématique, la synthèse s'arrête sur l'importance du milieu d'origine et son impact sur la mobilité sociale des jeunes, sur le parcours scolaire, sur les activités professionnelles de ces jeunes de la deuxième génération, sur l'impact des structures familiales sur la socialisation et sur les rapports avec le pays d'origine et la France.
Dans la mesure où les Etats Moyens orientaux ne sont pas seulement le produit de l'Histoire mais aussi celui d'un droit coutumier qui nationalise l'espace, cette vision unitaire ne peut être obtenue que par l'homogénéisation du territoire en termes identitaires, or la mouvance kurde constitue un obstacle en Irak, Iran et Turquie à ce processus en raison de sa forte solidarité de groupe, de sa pluralité d'appartenances ethnolinguistiques et confessionnelles et donc de sa kurdité.
La diversité des pays d'origine (Turquie, Irak, Iran, Syrie) rend difficile l'appréhension de la communauté immigrée kurde comme un ensemble, le terme même de communauté étant discutable. Statistiques difficiles à établir, absence d'interlocuteur institutionnel à la fois pour le pays d'accueil et les populations migrantes, cette situation est le reflet en Europe de la situation du peuple kurde au Moyen-Orient. Ce flou des liens d'appartenance dans les pays d'accueil rend plus difficile la construction identitaire.
Etude portant sur les conditions de regroupement familial des Turcs à partir des caractéristiques des primo-immigrés et de la réalité de l'accueil reçu à leur arrivée en France. Majoritairement endogamique et parfois arrangé, le mariage est à la base du regroupement ; ceci explique l'importance du rôle de la famille et des réseaux communautaires. Le recours aux services sociaux spécialisés est très peu utilisé et la circulaire de 1993 réglementant l'accueil n'a pas induit de nouvelles pratiques alors que cette étape est déterminante pour l'intégration. L'étude s'achève par des propositions afin d'améliorer le dispositif des plans départementaux.
Analyse de l'actualité liée à l'immigration en Allemagne à travers la presse allemande et la presse turque. L'article fait état des caractéristiques de l'Allemagne en tant que pays d'immigration, étudie les communautés originaires de Turquie (participation et comportement politique) et analyse l'évolution de l'"Allemagne officielle", tant juridique que politique, par rapport à cette immigration.
A partir d'une étude comparative entre la France et l'Allemagne, l'auteur constate que l'immigration turque est plus ancienne, qu'elle dispose d'un nombre de ressortissants turcs et d'une implantation réelle et durable dans l'espace urbain ainsi que d'un dynamisme et une hétérogénéité infiniment plus grande en Allemagne qu'en France. La diversité et l'hétérogénéité n'empêchent nullement la création d'un espace communautaire unifié, doté d'institutions qui lui sont propres et d'une vie associative riche. En même temps, cet espace est géré par des dynamiques multiples, religieuses, politiques, ethniques et sociales héritées du pays d'origine, la Turquie, ou produites du pays d'accueil (dynamiques qui tendent à pousser la communauté à privilégier les problèmes liés à l'immigration et à en tenir compte dans sa structuration). L'avenir de l'immigration turque en Allemagne dépendra du poids et de la vivacité de chacune de ces deux séries de dynamiques et de la capacité de la communauté turque et des autorités allemandes à créer un équilibre entre elles.
Depuis l'éclatement de l'Empire ottoman, la question kurde n'a cessé de préoccuper, de façon plus ou moins aiguë selon les périodes, les Etats de la région. Ce dossier, comprenant une chronologie et de nombreux documents inédits en Europe, éclaire la complexité de la situation. Souvent réprimés, parfois utilisés dans des rivalités interétatiques, les Kurdes sont venus au premier plan de l'actualité internationale avec la guerre du Golfe. L'intervention des grandes puissances permettra-t-elle de trouver une solution globale et satisfaisante à ce problème récurrent.
A partir d'un échantillon de femmes originaires de Turquie, le plus souvent issues d'un milieu rural, l'enquête révèle que l'immigrée turque arrive en France grâce au regroupement familial qui succède rapidement à son mariage. Il s'agit donc d'une population jeune où l'analphabétisme est fréquent et qui subit toujours le poids du contrôle social de sa communauté. Prisonnières d'un milieu fermé, peu d'entre elles exercent une activité professionnelle. La formation et l'alphabétisation est la première des priorités.
Ni la distinction gauche-droite, ni les déchirures politiques turques ne nous permettent plus d'analyser les réseaux communautaires turcs en Allemagne RF.. Les Etats turcs et allemand n'ont pas tenté, tout au long des décennies 60 et 70, d'encadrer cette communauté qui a été largement pénétrée par les courants radicaux. Aujourd'hui, les fédérations issues de cette pénétration subissent une profonde transformation; elles gagnent une marge de manoeuvre par rapport à la Turquie et optent pour l'intégration et la pluralité. Les Ausländerbeirate qui n'ont pas de pouvoir réel, deviennent le deuxième élément de la communauté, mais subissent l'influence des formations politiques allemandes. Les organisations non-politiques, dont l'objectif est de créer un lobby, constituent une troisième sorte d'institution communautaire. L'ensemble de ces institutions jouissent d'une légitimité auprès de la communauté, en tant que ses représentants, et auprès de la société allemande, en tant qu'interlocuteurs crédibles.