Après une mise au point sur l'action et la réflexion autour du mouvement de lutte des sans-papiers et du mouvement démocratique qui s'est cristallisé avec lui et après une mise au point sur la procédure de régularisation, l'auteur analyse la législation française à l'égard des étrangers d'un point de vue militant. Pour l'auteur, même si la loi relative à la nationalité ainsi que la loi concernant l'entrée et le séjour des étrangers en France comportent des avancées significatives, elles restent dans la logique dérogatoire de l'ordonnance de 1945 laissant à l'administration du ministère de l'Intérieur l'essentiel de la compétence concernant le droit des étrangers. Une autre logique est pourtant possible : partir des droits fondamentaux qui deviendraient le socle de la nouvelle législation dans le domaine du séjour, de l'asile ou de l'accès à la citoyenneté.
Le 10 octobre 1981, le Journal Officiel publiait la loi n° 81-909 abrogeant le décret de 1939 qui régissait les associations étrangères. Cette loi permettait ainsi aux populations étrangères de pouvoir bénéficier des dispositions de la loi 1901 sur les associations. En fait, elle ne faisait qu'entérimer ce que de nombreuses associations étrangères avaient déjà amorcé : se constituer en tant que telles. Près de 14 ans après l'accession des étrangers au droit d'association, des milliers d'associations ont été créées à leur initiative, et cela sur des thèmes et pour des actions très diverses : soutien scolaire, santé, formation, logement, lutte contre le racisme, vie de quartier, vie culturelle, etc. Cette diversité de la vie associative des étrangers en France révèle la volonté d'intégration de ces populations. Cet article retrace deux aspects de la vie associative des étrangers : une démarche citoyenne et une démarche plus spécifique (mouvement associatif dit «communautaire»).
A l'occasion de son soixante-dixième anniversaire, le SSAE consacre l'ensemble de ce numéro à l'étude du contexte social, institutionnel et politique, et ce autour de six thèmes : société, religion, communautés, action sociale, politiques, contre-pouvoirs. Pour ce faire, la parole est, tout à la fois, donnée à des associations issues de l'immigration ou de défense des droits de l'homme, aux représentants des pouvoirs publics comme aux chercheurs. La diversité des auteurs assure la pluralité des approches et la confrontation des points de vue.
Le 9 octobre 1981, une loi levait les restrictions au droit d'association pour les étrangers en France. Le 23 novembre 1991, plus de 1 000 militants ont participé à la manifestation "10 ans de liberté associative pour les étrangers en France" organisée à l'initiative d'une quarantaine d'associations à l'appel de la FONDA. C'est dans ce contexte que se situe cet entretien avec trois personnes concernées par le développement de la vie associative en France, interview qui développe l'historique du mouvement associatif avant et après 1981, les perspectives, son rôle, les activités, et la participation des acteurs sociaux, notamment les jeunes Espagnols, Portugais et Maghrébins.
Les associations d'immigrés : leur prolifération, leur fragilité, leur rôle, leurs relations avec les pouvoirs publics, leur insertion au sein du mouvement associatif français.