Approche comparative entre plusieurs pays d'Europe du Sud des questions soulevées par la territorialisation de l'école, grâce à la mise en place d'un réseau de recherche France, Espagne, Grèce, Italie, Portugal. La présentation de chacun des systèmes éducatifs, dans sa conception du territoire et de l'articulation entre les prérogatives centrales de l'état et les perspectives d'autonomie à l'échelon local varie selon le poids d'histoire nationale et la tentation de réduire cette question sous l'angle des pratiques des enseignants. Ce qui oblige à penser la notion de territoire comme une construction politique et sociale qui excède l'échelle territoriale.
Réalisé dans le cadre du Centre Alain Savary de l'Institut national de recherche pédagogique, cet ouvrage offre une vue d'ensemble de la scolarisation dans les milieux « difficiles », c'est-à-dire dans des contextes où les familles et les élèves d'une part, les institutions et les agents scolaires d'autre part, entretiennent un mauvais rapport, et où ces derniers ont du mal à atteindre les objectifs fixés au système d'enseignement et à donner un sens positif à leur travail.
L'école pour tous sera-t-elle encore un espoir au XXIe siècle. La politique des Zones d'Education Prioritaire (ZEP) se fonde sur le repérage géographique des difficultés de la scolarisation obligatoire. Elle promeut le soutien de l'activité éducative des collèges là où le chômage et la précarité des familles rendent aléatoire le devenir des élèves. Les auteurs plaident pour une dynamique associant la formation des acteurs à leur implication sur le terrain de la justice sociale. L'ouvrage prend fait et cause pour le travail des enseignants, que leur pratique confronte au recul de la responsabilité sociale là où elle serait le plus nécessaire. Ceux qui enseignent en Zone d'Education Prioritaire loin des objectifs quantitatifs assignés au système éducatif, risquent d'être culpabilisés par l'échec d'un grand projet collectif.
La réduction des inégalités sociales à l'école a donné lieu depuis une vingtaine d'années en France à une série d'expériences localisées de discrimination positive : renforcement sélectif de l'encadrement, soutien scolaire, assistance sociale, etc. L'hétérogénéité des aires sélectionnées au début des années quatre-vingt résulte de la priorité accordée à la lutte contre l'échec scolaire. Dix ans plus tard, l'accent mis par les politiques publiques sur les phénomènes de violence et d'incivilité risque de changer le rôle de l'école.
Histoire et bilan de 15 ans de zones d'éducation prioritaires initiées pour lutter contre l'échec scolaire et les inégalités sociales.
La trilogie école-quartier-enseignants qui est au coeur de la politique des ZEP n'est pas une problématique sans racines. Après une dizaine d'années de projets pédagogiques en ZEP, on mesure mieux la place du temps dans une approche partenariale de l'action éducative. La notion de Zone d'Education Prioritaire (ZEP) n'existe pas en tant que projet défini ou démarche instituée. Elle se construit et se concrétise uniquement à travers le vécu de l'enseignant dans sa classe, des travailleurs sociaux dans leur permanence, de l'élu dans sa mairie.