La migration de leurs spécialistes et de leurs étudiants vers les pays industrialisés a suscité, dès les années soixante, l'inquiétude des pays en développement. Pour les pays industrialisés, selon une conception libérale, il s'agit d'une manifestation naturelle, tandis que pour les pays en développement, il s'agit d'un drainage des compétences. L'introduction du concept de transfert inverse de technologies marquera une première étape fortement influencée par la philosophie du droit au développement, mais ce concept sera assez vite dépassé. Cet article analyse la dualité "exode des compétences et transfert inverse de technologies" ainsi que les limites et la portée de ce dernier concept.
La migration des personnes hautement qualifiées est désignée par plusieurs termes : exode des cerveaux, brain-drain, transfert inverse des technologies... L'auteur analyse ici la portée et les limites de ce dernier concept en tant que nouvelle approche de l'exode des compétences. L'idée maîtresse est la suivante : la migration des spécialistes est caractérisée par l'inégalité dans les échanges entre pays en voie de développement et pays industrialisés. Il convient donc de mettre en place un système de compensation pour que les pays en développement fournisseurs puissent tirer avantage de ces flux migratoires : compensation du transfert de ressources, programme de coopération internationale. Si le concept : transfert inverse des technologies semble avoir été admis par la communauté internationale, l'idée de compensation a mis en lumière la réticence des pays, ce qui a eu pour effet de minimiser les espoirs dont cette notion était porteuse.