Actes d'un colloque de deux jours à Montréal en février 2002. Des chercheurs de diverses disciplines des sciences sociales et de l'éducation travaillant dans le domaine des relations ethniques ont engagé une réflexion sur les événements du 11 septembre 2001 : rupture ou révélation de ce qui était déjà latent ?
Après le rappel de quelques constats dégagés au terme d'un état de recherches réalisé antérieurement et dressant un état des lieux des politiques, des programmes et des pratiques en matière d'instruction civique, de formation du citoyen et d'éducation à la citoyenneté au Canada, cet article soumet à la discussion les premiers jalons d'un cadre d'enquête et d'analyse en gestation, articulé autour des grands paradigmes sous-jacents aux modèles dominants tant de la citoyenneté et de son exercice que de l'éducation et de ses pratiques, eu notamment égard à leur capacité de prendre en compte la diversité dans un pluralisme normatif.
L'objet de l'article est d'explorer, à la lumière de la réflexion récente dans le domaine de la philosophie politique et de l'éthique, l'enjeu complexe que posent aux institutions publiques les demandes de plus en plus fréquentes de prise en compte de la diversité culturelle et religieuse. Les auteurs procèdent, dans un premier temps, à une analyse des fondements et des limites du rôle de l'Etat face à la diversité. Dans un deuxième temps, les auteurs approfondissent la spécificité de la question scolaire en discutant de l'équilibre à trouver entre les divers partenaires de l'action éducative et du rôle de l'école dans la formation civique et dans la transmission d'un curriculum, où normes communes et diversité auraient également droit de cité.