Il s'agit d'une étude de type sociologique sur l'habitat qui aborde la question des relations interetniques en analysant la notion de cohabitation et en observant les stratégies sociales et culturelles des acteurs dans le milieu urbain.
La pratique de la ville affecte profondément la culture de la famille émigrée. Rapidement, l'exposition à l'espace public, les mots, les objets, les formes de consommation conjuguent leurs effets. Il en résulte l'hybridation des pratiques quotidiennes, urbaines et domestiques. La famille n'est plus la même du point de vue de sa composition mais aussi du point de vue de la répartition des pouvoirs, des identités et des positions relatives de ses membres. La maison du retour, envisagée comme terme d'un nomadisme résidentiel nécessaire, devient vite une résidence secondaire, appendice d'une résidence principale placée dans la périphérie d'une grande ville française. L'analyse de ces transformations est au centre de l'ouvrage. C'est le résultat d'une recherche collective menée sur plusieurs sites en France, mais aussi au Maghreb. L'ambition des auteurs est de renouveler la compréhension du rapport des "immigrés" de France à la société et à l'espace, à partir d'une étude ethno-sociologique.
Analyse statistique et typologique des conditions de logement des étrangers selon leur nationalité dans les agglomérations françaises de plus de 50 000 habitants. Les types se différencient selon diverses combinaisons de nationalités indiquant à la fois des mixages et des séparations ethniques. On peut ainsi parler de spécification hiérarchisée et de proximités reclassantes, qui ne révèlent pas de "cantonnements ethniques" ni de ghettos. Les variables socioprofessionnelles et le chômage influent notablement sur la ségrégation résidentielle.
Brève analyse de l'évolution des politiques publiques et la territorialisation en direction des immigrés, notamment celle du Fonds d'Action Sociale et à travers l'exemple du développement social urbain. L'auteur examine également les formes et mécanismes de ségrégation touchant ces populations.
L'histoire du mouvement ouvrier en France, à partir du XIXème siècle, renvoie à un cadre de revendications nationales. La fraction du prolétariat constituée par les travailleurs migrants au sein de la classe ouvrière est vécue sur un mode concurrentiel et contradictoire. Le nationalisme et l'idéologie assimilationniste qui imprègne l'action du syndicalisme ouvrier en témoigne. Depuis 1968, on assiste à une autonomisation des mouvements issus de l'immigration au sein de mouvements sociaux qui se recomposent en raison de la crise économique, de l'urbanisation et de la territorialisation des conflits sociaux.
Ce texte développe l'idée selon laquelle les banlieues populaires françaises, fortement composées de populations issues de l'immigration, sont des lieux d'émergence de nouvelles cultures et d'une nouvelle citoyenneté dans lesquelles l'ethnicité intervient de façon décisive. En particulier, les jeunes issus de l'immigration semblent surinvestir leurs propres quartiers dans l'opposition de classe et d'espace avec les quartiers voisins. L'espace résidentiel qui présente des apparences d'ethnicisation, fonctionne comme espace de références. Il imposeune obligation d'identité faite du balancement entre les appartenances ethno-culturelles, urbaines, sociales et résidentielles. Tout en privilégiant une approche en termes de territorialisation des transformations sociales, l'auteur a étudié les lieux comme un champ de l'articulation entre la société et les groupes définis par leur double appartenance locale et ethnique. Dans cette perspective il distingue l'ethnicisation des rapports sociaux qui tend à dissoudre la communauté d'intérêts entre individus appartenant à des groupes ethniques différents de l'ethnicité appréhendée comme fait social. En France, l'ethnicité est déterminée par les conditions mêmes de son installation et par les relations de domination propres à toute situation d'immigration. L'auteur suggère alors une inscription non conflictuelle des identités ethno-culturelles dans l'identité nationale redéfinie par la reconnaissance d'appartenances multiples, non contradictores et hiérarchisées.
Enquête menée en France (Isère, Saint-Martin-d'Hères) auprès de jeunes portugais : une intégration individuelle qui n'exclut pas le retour à la communauté.
Ce rapport est le compte-rendu d'une étude sur l'insertion professionnelle et l'insertion sociale des générations issues de l'immigration portugaise dans la société française. Elle s'appuie sur une enquête menée en 1991 auprès d'un échantillon de 100 jeunes âgés de 15 à 25 ans habitant à Saint-Martin-d'Hères. Cette enquête s'articule autour de quatre thèmes : la scolarité et la réussite scolaire, la situation socio-professionnelle, la participation à la vie associative, et les relations avec la culture d'origine des portugais à travers la nationalité choisie et la volonté de retour.
L'auteur par une série de questions concernant la ségrégation raciale et la discrimination ethnique dans l'habitat en appelle à une mobilisation de la recherche sur les processus historiques et sociaux de la concentration, recherche qui doit dans tous les cas s'interroger sur les rapports des populations ségrégées - ici les Maghrébins - à la ségrégation.
L'auteur examine dans ce travail les interférences entre la constitution d'une minorité maghrébine dans laquelle l'immigration algérienne a joué un rôle central et les mutations urbaines. La constitution d'une identité territorialisée dans des espaces de centralité immigrée et dans les quartiers d'habitat social en est une conséquence majeure. Elle pose le problème de sa prise en compte par les politiques publiques et les systèmes de représentation politique.
Cette bibliographie est un document de travail destiné d'abord à fournir aux chercheurs et praticiens des données auxquelles ils n'accédent pas aisément du fait de leur non-spécialisation dans l'un des domaines concernés. Le mode d'introduction n'est cependant pas neutre. Il tend à intégrer pratiquement la relation immigration-ville et à suggérer donc des démarches différentes de celles qui prévalent et dont on peut dire qu'elles réduisent la question de l'immigration à des problèmes d'insertion et qu'elles éliminent de la question urbaine la dimension ethnique.
Rappel des enjeux du débat sur l'enseignement de la langue et de la culture d'origine (équilibre psycho-affectif des enfants de migrants, construction de l'Europe pluriculturelle, enseignement discriminatoire des langues) et du cadre de ce débat (la définition des identités et la prise en compte des appartenances). Evaluation des formes et résultats de pratique culturelle dans le système éducatif en France.
Les rapports d'une population à l'espace, les relations interethniques en termes de cohabitation à travers l'exemple d'une zone de rénovation urbaine en France (Grenoble).
La réinsertion des Tunisiens de France était l'objet d'un colloque organisé par l'Association des Tunisiens de France. Qu'est-ce qui motive le retour et qu'est ce qui empêche sa réalisation.