Etude du changement alimentaire et du maintien de ses aspects identitaires.
Comment expliquer la présence des Camerounaises en France dès les années 60 avant toute mesure de regroupement familial ? Que nous apprend cette présence du projet migratoire initial ? Qu'apportent les motifs de leur installation en France à la compréhension des phénomènes migratoires ? Comment s'affirme leur présence dans l'espace urbain ? L'auteur envisage tour à tour les qualifications acquises, le choix du conjoint, l'emploi, le logement, la mobilité urbaine, les associations, le retour... Une multiplicité des profils migratoires ressort des enquêtes de prremière main, menées aux deux extrémités du parcours, en France et au Cameroun. Cette dynamique migratoire originale illustre la remarquable capacité d'adaptation des migrants, et nous invite à revisiter les faits migratoires dans toute leur complexité. Dans une perspective dynamique, l'analyse passe d'une vision historique de la migration camerounaise, à une perspective synchronique dans laquelle l'auteur envisage la structuration de l'espace migratoire à partir des formes spatiales de l'échange alimentaire. Pour ce faire, l'auteur passe en revue l'ensemble des sources d'approvisionnement en denrées exotiques et nous mène des restaurants chics de la capitale aux commerces officieux de banlieue, en passant par un quartier du 18e arrondissement de Paris (Château Rouge) et la réception de colis en provenance du Cameroun.
Cette étude porte sur la dynamique spatiale, internationale et urbaine, des femmes camerounaises en région parisienne. La première partie vise à cerner les dynamiques migratoires à l'oeuvre et leur originalité - présence des femmes dans l'Hexagone avant toute mesure de regroupement familial ainsi que le niveau socio-culturel élevé des Camerounais présents en France. Dans la deuxième partie, l'auteur aborde la dynamique urbaine de ces populations dans l'espace parisien en focalisant l'attention sur les pratiques d'approvisionnement en denrées dites exotiques, c'est-à-dire l'achat dans les commerces, l'achat dans les réseaux officieux, la réception de colis et la restauration. A partir d'une vision historique de la migration camerounaise, l'auteur adopte une perspective synchronique dans laquelle on envisage la structuration de l'espace d'accueil en relation aux activités d'approvisionnement en denrées du pays. En annexe, l'auteur présente des recettes de plats camerounais.
Chez les migrants camerounais vivant à Paris, le discours de la sorcellerie intervient aux différentes étapes du parcours migratoire, mais il engage des relations sociales variables selon l'espace considéré. L'auteur souligne en quoi les Camerounais interprètent la migration en terme de contrôle de l'usage des forces occultes. Elle démontre l'existence d'une ethnogénèse qui transcende la diversité des origines ethniques et sociales, tant au Cameroun, que les migrants considèrent comme un champ de pouvoir, qu'en France, où le discours de l'action maléfique met en forme une communauté africaine.