Les migrants exclus du logement de droit commun sont aujourd'ui susceptibles de connaître trois types de situation en matière d'hébergement : l'exploitation, la précarité et l'illégalité. Après avoir précisé ce que recouvrent ces termes, cet article s'attache à décrire plus précisément l'expérience de l'illégalité, c'est-à-dire du squat, entendu comme occupation sans droit ni titre d'un logement vacant. La très grande fragilité sociale qu'il indique et qu'il engendre à la fois font du squat un analyseur opérant des mécanismes de production de la misère. Mais son caractère éminemment autonome à l'égard des structures institutuionnelles est également révélateur de compétences et de ressources insoupçonnées, tant de la part des migrants en provenance de pays pauvres que de jeunes occidentaux communément désignés comme "marginaux". Structurellement lié à la mobilité, le squat peut au final être lu comme un lieu de résistance à la pauvreté, ainsi qu'à l'injonction de sédentarisation faite aux pauvres de nos sociétés. (résumé de la revue)
Cette étude réalisée à la Commanderie à Marseille a pour vocation d'évoquer quelques histoires de vie et d'alimenter une réflexion sur les parcours, les besoins et les satisfactions des résidents de la Sonacotra aujourd'hui.