En Afrique, hommes et femmes vivent dans des espaces domestiques distincts. L'aménagement des logements imposé par les modes de vie européens vient bouleverser les références, les modèles et les valeurs des familles immigrées. La manière de vivre témoigne d'une profonde évolution du rapport entre les sexes et entre les générations.
Dans un contexte où l'immigration en France devient moins temporaire, les migrants congolais font de leur parcours résidentiel un élément fort de la réussite sociale. Entre le retour au pays et l'accession heureuse à la propriété, après un passage dans le logement social, se déploient de multiples stratégies au succès variable.
L'objectif général de ce travail a été de rendre compte de la pratique de l'habitat social par des immigrés congolais. L'enquête s'est déroulée dans deux grands ensembles de logement social locatif en banlieue parisienne. En se posant la question de savoir comment se manifeste la relation entre un type d'habitat donné et l'ensemble des pratiques engendrées par des modèles culturels différents de ceux pour qui cet habitat a été conçu, l'auteur cherche à comprendre comment s'opère le processus d'adaptation des Congolais à l'habitat français, et aussi à répondre à une autre question qui est celle de savoir si l'espace bâti transforme les modèles culturels d'origine.