Au sommaire :; L'ethnicisation de la médiation sociale; L'institutionnalisation de "pacificateurs indigènes"; Les épreuves des intervenants sociaux à l'"intérieur".
Ces dernières décennies, le théâtre médiatique et politique a banni l'analyse des désordres urbains au profit d'une exploitation partisane, politicienne et commerciale. Cette tendance s'est aggravée depuis les émeutes de 2005 en France : désormais, les quartiers populaires seraient des territoires de désorganisation sociale à haut risque, ethnicisés et peuplés de jeunes violents. Pour comprendre ces phénomènes complexes, il est pourtant nécessaire de dépasser cette vision alarmiste. Ce à quoi nous invite l'auteur, dans le présent ouvrage, afin d'appréhender les turbulences et leur régulation autrement que sous un angle " moralo-sécuritaire ".
Dans les sociétés polyethniques européennes contemporaines, les questions du racisme, des discriminations et de la différence culturelle représentent un enjeu majeur. L'accroissement des mobilités et des flux migratoires entraîne en effet une augmentation de la « diversité humaine ». Cependant, sa visibilité est la plupart du temps considérée comme une menace, surtout depuis les attentats islamistes du 11 septembre 2001 à New-York : on parle de « choc des cultures ». Les dimensions ethno-culturelles cristallisent de nombreuses peurs car elles caractérisent l'intensification de la compétition entre des individus et des communautés.; Néanmoins n'est-il pas possible de repenser le combat anti-raciste et anti-discriminatoire pour construire un espace politique démocratique commun aux sociétés européennes ?(Présentation de l'éditeur)
Le thème de l'insécurité intéresse l'ensemble de la population et au premier chef les responsables politiques. En effet, apporter une réponse concrète à la demande sociale de sécurité représente un enjeu électoral fort. Manuel Boucher décide de dépasser les querelles politiciennes en menant une enquête sociologique de terrain au sein d'une commune moyenne de tradition ouvrière afin d'étudier les questions d'insécurité dans un territoire en proie à la désindustrialisation: comment reconstituer un espace social en voie de dissociation sans pour autant sombrer dans "l'hystérie sécuritaire"?. (Présentation de l'éditeur)
Cet ouvrage collectif propose une réflexion informée sur les terrains, les significations et les enjeux des expressions culturelles populaires "émergentes" ainsi que sur les mobilisations institutionnelles développées pour les encadrer, voire les neutraliser. Il montre que les émergences culturelles sont une prise de parole de la jeunesse pour se construire et participer à la conflictualisation du monde.
Une étude de terrain portant sur deux sites de l'agglomération rouennaise (Canteleu et Hauts-de-Rouen) classés prioritaires par la politique de la ville offre deux lectures différentes des logiques de régulation sociale, l'une dans une ville moyenne, l'autre dans des quartiers périphériques populaires. L'une s'inscrit dans une problématique située entre solidarité et contrôle social, l'autre entre stigmatisation et requalification. L'espace de la régulation sociale est en recomposition, nous dit l'auteur. Face aux sentiments d'insécurité, aux difficultés des quartiers sensibles, au contexte de la décentralisation et de la politique de la ville, on assiste à une multiplication des acteurs chargés de se mobiliser contre l'exclusion sociale, les incivilités, les violences urbaines et donc à une diversification des modes d'intervention. C'est un large panoramique de cette nouvelle situation qui est ici analysé de la manière la plus précise.
Face à l'afflux de demandeurs d'asile dans la région de Haute Normandie depuis 2001, les auteurs nous exposent les réponses apportées par les acteurs locaux et l'évolution du dispositif d'accueil de ces personnes dans cette région.
L'afflux des demandeurs d'asile est massif et continu et la politique de la France et de l'Europe en matière d'immigration paraît schizophrénique, entre « pourrissement », dénonciation et « criminalisation ». Parallèlement à une logique sécuritaire, des acteurs d'Etat et une diversité d'intervenants sociaux sont solidaires et engagés dans une logique de rationalisation du système d'accueil. Ils sont placés dans une situation d'injonction paradoxale qui, à terme, risque de faire imploser et de radicaliser, du côté du système et du côté des acteurs, l'ensemble du dispositif d'accueil des demandeurs d'asile.
Pour lutter contre les discriminations, défendre les droits culturels et promouvoir la reconnaissance identitaire indispensable au développement d'une politique du sujet dans une Europe plurielle, des praticiens et des chercheurs européens impliqués dans le champ de l'intervention sociale nous font part de leurs réflexions et propositions.
Selon l'auteur, le mouvement hip-hop est en proie à l'instrumentalisation des institutions politico-culturelles et du monde du business. Dans ce contexte, les acteurs hip-hop ont intérêt à s'affirmer sur le plan esthétique et politique.
Manuel Boucher expose tout d'abord le contexte social, culturel et politique dans lequel s'insère le débat sur l'intégration en France : il définit les termes, concepts et processus utilisés. Puis à travers l'analyse de quatre grands modèles (assimilationnisme, communautarisme, intégrationnisme, multiculturalisme) il clarifie les principales positions s'exprimant dans l'espace public français. Ainsi sont étudiés les écrits de E. Todd, P.-A. Taguieff, T. Nathan, D. Schnapper, J. Costa-Lascoux, M. Wieviorke, D. Lacorne.
Cette recherche, qui s'est déroulée dans la banlieue rouennaise, a pour objet d'étudier les associations à dimension confessionnelle en tant que lieux de production de solidarité. Ces associations diffèrent-elles de celles gérées par les acteurs publics ?