Après un rappel du cadre juridique international et français dans lequel s'inscrit la politique de lutte contre les discriminations et une présentation des grandes étapes de sa construction, cette étude détaille l'ensemble des actions conduites par la direction de la Population et des Migrations (DPM) et du Fonds d'action et de soutien pour l'intégration et la lutte contre les discriminations (Fasild) en direction des principaux acteurs du marché du travail que sont les entreprises, les intermédiaires de l'emploi et les partenaires sociaux. Les deux derniers chapitres s'intéressent à la territorialisation de la politique de lutte contre les discriminations et à la production d'études.
Les populations étrangères rencontrent des difficultés spécifiques liées à la non-maîtrise de la langue. C'est ce qui justifie la politique d'intégration. Elles sont aussi l'objet de préjugés tenaces et inconscients. L'irruption de la thématique des discriminations amène un renversement de perspective salutaire et interroge tout un chacun sur ses propres représentations.
Ces nouveaux acteurs ce sont, par exemple, les accompagnateurs scolaires, pris entre l'exigence de professionnalisation et leur absence de statut, les médiatrices culturelles, ces nouvelles actrices sociales aux fonctions ambiguës et au devenir professionnel incertain, les éducateurs spécialisés, soumis à la pression de logiques disciplinaires, moralisantes ou psychologisantes, les gardiens de l'immeuble, enfin, dont le rôle social s'amplifie avec l'ancienneté dans le site.
Cette partie regroupe plusieurs contributions autour du thème de la société multiculturelle. Y-a-t-il un modèle français développé lors des Rencontres de Nantes ? Il s'agissait, à travers une approche historique et politique de l'immigration, d'établir si oui ou non on peut parler d'un modèle français d'accueil et d'intégration et de définir, à partir d'expériences locales, des flots de réflexion et de travail pour promouvoir une vie collective respectueuse à la fois de la diversité des cultures et de la cohésion sociale indispensable au bien commun.
A partir d'analyses sociologiques et pédagogiques, de recherches sur le terrain et de compte rendus d'expériences, les auteurs proposent des éléments théoriques et pratiques pour construire une véritable «école pour tous». A cette occasion, ils montrent l'intérêt et les limites de notions aujourd'hui en vogue : ouverture, partenariat, projet éducatif. Ils montrent surtout aux enseignants, aux parents, aux éducateurs et à tous ceux dont la question des banlieues préoccupe, que «banlieue» et Zone d'Education Prioritaire (ZEP) peuvent vraiment rimer avec «réussite scolaire».