Recueil d'articles rédigés depuis les années 1990 dans lesquels l'auteur analyse l'évolution de la question identitaire en France en mettant en avant la stigmatisation croissante de la population issue de l'immigration.
Les "nouveaux discours" sur l'égalité des chances, la promotion d'une élite méritante, la mixité sociale, ou encore la cohésion sociale sont les nouveaux masques idéologiques de la domination. De la marche pour l'égalité en 1983 aux sans-papiers aujourd'hui, de multiples combats ont mis en avant la fonction sociale de l'inégalité raciste de traitement : organiser une concurrence ethnique entre force de travail pour maximiser les profits. Mener ces combats efficacement suppose de s'attaquer aux racines de l'inégalité.
L'identité française serait en péril, menacée par la tentation de l'oubli de nos racines, le chant des sirènes de l'étranger, la nouvelle donne d'un islam exagonal...Mais qu'est-ce que la France, la nation française ? Qu'est-ce qu'être français aujourd'hui ? Et comment devient-on français ?...(extrait de la quatrième de couverture)
Les jeunes émeutiers des quartiers populaires ne sont pas des immigrés mais ils sont traités politiquement et symboliquement comme s'ils étaient semblables à leurs parents immigrés et à leurs grands parents colonisés. Cette instrumentalisation politique classique de la stigmatisation et de la peur sert à occulter le durcissement des conditions d'exploitation et d'exclusion des millieux populaires, toutes origines confondues.
Vingt ans après la marche pour l'égalité, l'actualité médiatique et politique est dominée par une mise en scène de la peur : danger intégriste, affaire du foulard, discours sur l'insécurité. Les jeunes issus de la colonisation sont construits en barbares et en délinquants. Vingt ans après les quartiers populaires sont construits comme espace de la "racaille" et comme territoire à reconquérir par la république. La texture de ce discours sur les quartiers populaires et en particulier sur leurs habitants issus de la colonisation est celle de l'autoritarisme et de la répression. Comment expliquer ce retournement ? (résumé de la revue)
L'auteur articule de manière salutaire une dénonciation claire de l'ethnicisation et de la confessionnalisation des problèmes sociaux et une prise en compte des stigmates et des discriminations à base ethnique ou confessionnelle qui frappent les immigrés et les jeunes issus de l'immigration. Saïd Bouamama prend en compte à la fois les rapports de classe et la discrimination raciste - massive, systématique, institutionnelle et trans-classes - en situant celui qu'il nomme le « jeune issu de la colonisation » au croisement de deux filiations, celle du prolétariat et celle de l'indigénat.
Dans les années 50, Manosque était encore un village. Avec l'arrivée du Centre d'études nucléaires de Cadarache, le développement de l'agriculture, beaucoup de choses ont changé. A la fin de la guerre d'Algérie, une communauté harkis a été logée en " camp de transit". Manosque a ainsi connu depuis trente ans plusieurs périodes d'immigration de ressortissants algériens, marocains puis tunisiens.Aujourd'hui les enfants de ces immigrés sont pour la plupart de nationalité française. Ils ont entre dix-huit et quarante ans ; ce sont de jeunes adultes. Ils ont parfois eux-mêmes des enfants, certains travaillent mais en règle générale l'entrée dans la vie adulte a été complexe et difficile.Pour mieux comprendre la réalité de cette jeunesse en particulier issue de l'immigration algérienne, le CREOFS a initié en 1998 cette étude en collaboration avec le sociologue Saïd Bouamama. De nombreux entretiens auprès de ces jeunes et des travailleurs sociaux ont été réalisés. Ces récits de vie parlent de l'enfance, de l'adolescence et de la vie aujourd'hui.Saïd Bouamama fait un portrait de cette génération, analyse ces parcours et montre comment la guerre d'Algérie, qui semble si loin, a pesé et joue encore un grand rôle. (Présentation éditeur).
L'immigration algérienne a ancré ses premières racines entre la Première guerre mondiale et la déclaration d'indépendance de 1962. C'est aussi durant cette période que les pouvoires publics élaborent les principaux "modes de traitement" des flux migratoires algériens.
Il est aujourd'hui enfin question d'accorder le droit de vote aux résidents étrangers. Mais les arguments avancés pour le refuser ou le retarder ressemblent à s'y méprendre à ceux qu'on utilisa contre les pauvres jusqu'au 18e siècle, contre les femmes jusqu'à la Libération. L'auteur clarifie ici une question qui fait l'objet de toutes les manipulations politiques imaginables et nous rappelle l'essentiel : les étrangers en France continuent à avoir les mêmes devoirs que les Français sans avoir les mêmes droits.
Dossier qui privilégie la prise en compte de la manière dont les générations qui se succèdent contribuent à notre histoire et à notre humanisation.Si la transmission d'une culture, d'une croyance a longtemps semblé allé de soi, aujourd'hui l'éclatement des espaces intergénérationnels crée des situations dommageables . La transmission parentale reste encore à questionner.
Les jeunes issus de l'immigration se trouvent confrontés à diverses formes de discrimination qui conduisent à une dévalorisation de l'image de soi, à ce que certains appellent le sentiment de "hogra" : un mot algérien qui signifie à la fois mépris, humiliation, injustice.
Cet ouvrage se base sur les témoignages de femmes et d'hommes habitant à Roubaix et révèle au travers des discours de chacun, le vécu et le ressenti de jeunes français dans le processus de leur insertion professionnelle. Il donne également à voir les attitudes et les stratégies que ces jeunes peuvent développer face à la discrimination, tout au long de leur parcours vers l'emploi. Des propositions sont émises afin de lutter contre la discrimination à l'emploi.
Etude menée à partir du témoignage de trente jeunes Françaises issues de l'immigration sur leurs «trajectoires prostitutionnelles» respectives. Une enquête difficile et révélatrice des divers problèmes sociaux rencontrés dans le milieu familial d'origine, problèmes qui ne sont pas forcément plus accentués que dans les milieux populaires français de souche. Par contre, le sentiment de culpabilité, quand il est exprimé, s'élabore autour de l'image du père, de la mère, de la religion et des origines, auxquelles ces jeunes filles restent très attachées.
Les populations maghrébines de France sont notre figure dominante de l'altérité. Elles vivent des mutations profondes qui viennent accroître la diversité des formes familiales et des références présentes sur le territoire français. Ni semblables à la famille et à la culture du pays d'origine des parents, ni comparables à celles dominantes en Occident, les familles maghrébines de France questionnent l'identité sociale et culturelle de la société française. (4e de couverture)